Primaires PS à Marseille : Carlotti n'a pas dit son dernier mot

L'une est arrivée en tête du premier tour dimanche. L'autre, troisième avec 1.500 voix d'écart, est éliminée. L'histoire aurait pu s'arrêter là. Sauf que Marie-Arlette Carlotti a visiblement décidé de ne pas en rester là. Dès dimanche soir, la ministre déléguée aux Personnes handicapées a dénoncé : "Nous avons assisté à un fonctionnement à plein régime du clientélisme ". Dans la foulée, elle a demandé une enquête sur les comptes de campagne de sa rivale Samia Ghali. Selon une information de nos confrères d'Europe 1, Marie-Arlette Carlotti pourrait déposer une contestation dans la semaine auprès de la Haute Autorité des Primaires (HAP).

Lundi, le président de l'HAP, Jean-Pierre Mignard, a déclaré au site Public Sénat, qu'il y avait eu, à Marseille, "transgression générale d'un règlement de la  primaire et des élections républicaines ", mais pas de faute grave, ni d'urnes bourrées. "Il y a divers types d'irrégularités. Par exemple, les candidats ne  devaient pas s'exprimer dans la journée. Beaucoup, hormis Eugène Caselli, se sont exprimés. Tous sont entrés en non-conformité à ce moment-là avec le  règlement des primaires ", a précisé l'avocat socialiste.

Invitée sur France Info lundi matin, Sami Ghali reste sereine. "Il n'y a aucun problème, et vous serez surpris de voir qui a dépassé les comptes de campagne [...] En ce qui me concerne, tout est nickel, que ce soit sur les comptes de campagne comme sur la façon de faire la campagne. Je n'ai enfreint aucune règle! ", assure la sénatrice. "Je crois que madame Carlotti essaie de masquer son échec [...] Je peux comprendre sa déception, mais je je lui demande de souffrir en silence ".

Marie-Arlette Carlotti restera au gouvernement

 Un peu plus tôt dans la matinée, Sami Ghali s'était même interrogée sur une démission de la ministre. "Si j'étais à sa place, peut-être que je rendrais mon poste de ministre", avait-elle lancé sur i-Tele, tout en se demandant si Marie-Arlette Carlotti n'avait pas été sanctionnée en raison " de son travail de ministre ".

Une démission pas à l'ordre du jour, avait alors assuré l'entourage de la ministre avant que Matignon ne confirme : "Le Premier ministre verra Mme Carlotti cette semaine, comme prévu, et il lui redira qu'elle a toute sa place au gouvernement ". Jean-Marc Ayrault qui, selon des sources proches du PS, aurait tout de même appelé la ministre dimanche, visiblement très mécontent de sa réaction à l'issue du scrutin. 

Mennucci appelle au rassemblement derrière sa candidature

Arrivé en deuxième position au premier tour dimanche, le député Patrick Mennucci, qui a d'ores et déjà reçu le soutien de Marie-Arlette Carlotti tente pour sa part de rassembler derrière sa candidature. "Il faut que les Marseillais transforment l'essai et se donnent un candidat capable de battre Jean-Claude Gaudin ", a-t-il déclaré. "Une victoire qui me serait accordée dimanche prochain par les Marseillais tournerait nettement la page du cliéntélisme et des pratiques mises en place par Jean-Noël Guérini ", l'ancien homme fort du PS, a ajouté le député, dans une allusion à peine voilée aux méthodes de Samia Ghali. La bataille de l'entre-deux-tours s'annonce mouvementée.