Primaire UMP à Paris : silence radio imposé aux candidats

Une réunion entre le Conseil supérieur de la primaire et les candidats ou leur représentant s'est tenue samedi après-midi au siège de la fédération parisienne de l'UMP. Le benjamin de la course à la mairie, Pierre-Yves Bournazel, réclamait la suspension du vote, dénonçant à mots couverts des risques de fraude massive.

A l'issue de près de quatre heures de pourparlers, l'UMP a décidé de bâillonner les quatre candidats - Nathalie Kosciusko-Morizet, Pierre-Yves Bournazel, Jean-François Legaret et Franck Margain - et leurs soutiens jusqu'à la clôture du scrutin : pas le droit de continuer à faire campagne ou d'écrire aux militants. Privés de parole publique, ils ne pourront pas non plus rencontrer les sympathisants UMP : les permanences et bureaux du parti resteront fermés jusqu'à lundi soir.
L'UMP demande par ailleurs au prestataire qui a mis en place le vote électronique d'améliorer le service, notamment en ouvrant une "hot-line" téléphonique et numérique.

Jouer collectif

Le président du Conseil supérieur de la primaire, Antoine Rufenacht, tient par ailleurs à rappeler que toute tentative de triche "pourra être poursuivie pénalement". Et que l'usurpation d'identité est passible de deux ans de prison et 15.000 euros d'amende.

L'ensemble de ces décisions a été pris en accord avec les quatre candidats, ajoute Antoine Rufenacht. Pas question de risquer une réédition à Paris de l'épisode mortifère de l'élection du président du parti à l'automne dernier.

Malgré les soupçons de fraude, principalement dans le camp de la favorite NKM, les autres candidats ont décidé de jouer le collectif, au service de la reconquête de la mairie de Paris.

Si rien ne vient enrayer la machine, le candidat de l'UMP à la mairie de Paris sera désigné lundi soir. Invité dimanche midi de Canal+, le président du parti Jean-François Copé a eu cette formule pour résumer : "Nous apprenons la démocratie à l'UMP ".