Présidentielle : l'annonce de François Fillon ravive la "guerre des droites"
François Fillon a-t-il
commis une erreur, en annonçant ce jeudi son intention de se présenter
"quoiqu'il arrive " à la présidentielle de 2017, ou au moins – comme il
l'a indiqué dans un tweet après que ses propos ont été divulgués – à la primaire
de l'UMP ? Son annonce semble avoir remis au jour les tensions, toujours
présentes, entre les deux camps du parti de la droite modérée : les fillonistes
d'un côté, les soutiens de Jean-François Copé et de Nicolas Sarkozy d'autre
part.
Les proches de l'ancien
président de la République, qui ont soutenu Jean-François Copé dans la course à
la présidence de l'UMP, ne se sont pas privés de critiquer l'annonce de
François Fillon. Pour Roger Karoutchi, l'ancien Premier ministre "accélère
le calendrier " alors que les Français sont "plus préoccupés par les
problèmes économiques ".
Même constat pour un autre
sarkozyste, Patrick Balkany, député-maire de Levallois-Perret. François Fillon
est selon lui "est plus préoccupé par sa carrière que par ce qu'il se
passe en France ". Et de comparer François Fillon à Dominique de Villepin :
"Son éventuelle candidature me rappelle celle de Dominique de Villepin
qui disait toujours 'je serai candidat quoi qu'il arrive', or, je vois beaucoup
de gens qui me disent toujours 'Nicolas, reviens'. Personne ne me dit jamais
'François, reviens' ".
"Il ne faut pas
recommencer cette pitrerie ! "
Le camp filloniste, à
l'inverse, soutient son candidat. Le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, interrogé
sur France Info jeudi, estime que cette annonce "confirme la
détermination de François Fillon à proposer une alternance " tout en
martelant bien qu'il s'agissait de la primaire de 2016.
Mais certains soutiens de
François Fillon se montrent plus mesurés. Bernard Debré, député UMP de Paris
membre du camp filloniste, a déclaré ce jeudi soir sur France Info ne pas être
ravi par cette annonce. "Je ne suis pas content ! J'aime beaucoup
François Fillon, mais enfin, pas en 2013 pour 2016 ! " s'est-il agacé.
Pour le député de Paris,
la priorité, c'est de "se mettre à travailler pour reconstruire un
programme ". "Nous avons tout perdu, la présidentielle, les
législatives, les sénatoriales... Les Français n'avaient pas l'appétence pour la
droite modérée, il faut leur redonner ". Et surtout pas "recommencer
cette pitrerie. Si on continue comme ça, Marine Le Pen sera en tête aux
élections européennes ", a-t-il menacé.
Quant à la question d'une
primaire en cas de retour sur la scène politique de Nicolas Sarkozy, Bernard
Debré est catégorique : "il n'y a pas un droit de revanche automatique ",
et donc pas de raison que François Fillon laisse sa place au candidat Sarkozy.
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