Près de 60 000 emplois sont concernés par des plans sociaux à venir
L'annonce de PSA Peugeot Citroën de supprimer 8000 postes a provoqué un choc jeudi 12 juillet. Mais la rentrée pourrait être plus dure avec d'autres plans sociaux, portant à plus de 60 000 le nombre d'emplois menacés. Francetv 2012 fait le point.
Le choc jeudi provoqué par le premier constructeur automobile français PSA Peugeot Citroën, qui a annoncé un plan global de 8000 suppressions de postes en France et la fin de la production en 2014 à l'usine d'Aulnay (Seine-Saint-Denis), risque de n'être qu'un avant-goût de ce qui se prépare à la rentrée.
L'héritage légué par l'ancienne majorité -argument mis en avant par la nouvelle majorité- s'annonce douloureux pour l'après-présidentielle des socialistes. Fin mai, la CGT a remis une liste noire des plans sociaux à venir au ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg. Revue à la hausse, les prévisions du syndicat tablent désormais sur un total de 75 000 emplois menacés en France, tandis qu'un calcul du Monde aboutit lui à un total de 60 000 emplois menacés.
Lors de son discours de politique générale, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault expliquait que "ces plans sociaux opportunément retardés font courir le risque du chômage à plusieurs milliers de familles supplémentaires". En mai, le supplément l'Expansion de l'Express a établi la liste des entreprises touchées par des plans sociaux. En voici une synthèse.
- Automobile
- PSA. Le groupe a mis en avant des pertes au premier semestre et une réduction durable des marchés en Europe pour justifier les décisions radicales prises en matière d'emploi, qui viennent s'ajouter à des mesures annoncées fin 2011. Le nouveau plan social prévoit la fin de l'assemblage à Aulnay (3000 postes), la suppression de 1400 postes à l'usine de Rennes et de 3600 emplois dans les effectifs hors production tous sites confondus, dont 1400 en recherche et développement.
- Technologie-communication
- Télécoms. L'arrivée de Free sur le marché du mobile a provoqué un choc dans cette industrie, où près de 10 000 emplois sont susceptibles d'être détruits par des plans stratégiques d'économie. Mais pour le syndicat FO, la fourchette d'emplois menacés se situe plus entre les 30 000 et les 60 000 emplois directs ou indirects.
- Sanofi Aventis. Jeudi, une partie des salariés du site de recherche de Sanofi à Toulouse ont manifesté pour protester contre un éventuel désengagement du groupe pharmaceutique. Celui-ci a annoncé la semaine dernière une réorganisation de l'entreprise. Les syndicats, dont la CGT, craignent un plan de restructuration pouvant aboutir à des suppressions de postes (1200 à 1500 en France).
- Technicolor. Technicolor a déposé le bilan de son usine de fabrication de décodeurs numériques à Angers (330 salariés). Un plan d'augmentation de capital a été formulé par le fonds d'investissement américain Vector.
- Siemens. Siemens a ouvert fin mai un plan de départ volontaire sur le site de Grenoble, portant à 337 le nombre d'emplois concernés.
- Grande distribution-agroalimentaire
- Carrefour. Selon les syndicats du distributeur mentionné par l'Expansion, le supplément de l'Express, entre 3000 et 5000 emplois seraient menacés avec la restructuration souhaitée par la direction du groupe. D'après le syndicat FO, ce sont 12 000 emplois qui pourraient être visés par des mesures d'économies en raison de la chute de la consommation.
- Euralis. La coopérative agroalimentaire a annoncé en janvier qu'elle comptait supprimer 110 postes.
- Fralib. Un troisième plan de sauvegarde du site a été présenté fin mai pour maintenir les 103 emplois du site. Mais les salariés doivent toujours se battre contre le risque de fermeture de leur usine de production de thé Lipton à Gemenos, dans les Bouches-du-Rhônes.
- HTM Group. Le groupe de distribution a engagé un plan social comportant 400 suppressions de poste au début du mois de février.
- Bâtiment
FNTP. Dans les travaux publics, ce sont près de 6 000 emplois qui devraient être supprimés en 2012, alors que le secteur en a perdu 20 000 ces cinq dernières années, selon la Fédération des travaux publics (FNTP).
- Transports
- Air France. La compagnie aérienne prévoit en juin un volet social à son plan d'économie de 2 milliards d'euros. Entre 2400 et 5000 emplois, selon les sources, pourraient être supprimés notamment grâce à des départs volontaires et des départs à la retraites dans les trois années à venir. Jusqu'à présent, la direction n'a encore confirmé aucune des estimations.
- Sernam. La reprise de la Sernam en avril dernier par Geodis a permis de maintenir près de 800 emplois sur les 1400 salariés. A cela s'ajoute la proposition de la SNCF qui s'était engagée à fournir 500 offres d'emplois.
- SNCM. La SNCM devrait être amenée à supprimer près d'un tiers de ses effectifs en septembre, soit environ 800 salariés.
- Jet Aviation. L'enseigne a annoncé fin mai qu'elle prévoyait de supprimer près de 250 emplois sur son site de l'aéroport Bâle-Mulhouse. Les salariés frontaliers français devraient être les plus touchés.
- Industrie lourde
- Pétroplus. La raffinerie de Pétroplus est l'arrêt depuis la mi-janvier, alors qu'aucune offre de reprise n'a été déposée dans le délai imparti, menaçant les emplois des 550 salariés. Une proposition du groupe Klesch prévoirait le maintien de 410 d'entre eux. Le tribunal de commerce de Rouen doit se prononcer le 24 juillet.
- Arcelor-Mittal. Les 550 salariés des deux hauts-fourneaux d'Arcelor-Mittal, à Florange en Moselle, risquent d'être supprimés par la fermeture définitive du site.
- Fonderie du Poitou. Le plan social de l'entreprise annoncé à la mi-mai comporte un volet portant le départ volontaire de 53 salariés sur les 455 du site. L'ancien président de la République avait annoncé en pleine campagne le sauvetage de l'entreprise via un investissement de l'Etat de 12 millions d'euros.
- Energie
- Areva. Le groupe s'est lancée dans un plan social qui vise notamment à ne pas remplacer les 200 à 250 départs de salariés dans les fonctions non industrielles.
- Services
- TUI. Les premiers départs dans le cadre du plan social du voyagiste TUI France (Nouvelles Frontières, Marmara) sont prévus pour fin juillet. Ils concernent quelques 515 salariés, alors que le nombre de suppressions de postes prévues est de 484, évitant les licenciements secs.
- Conforama. L'enseigne d'ameublement a confirmé fin mai un projet de suppression d'emplois au sein de son service après-vente, qui concernerait 288 postes.
- Hersant. Début mai, le groupe Hersant Média a présenté un projet de suppression de 270 emplois sur les 650 salariés.
- Fnac. La Fnac a annoncé en janvier 2012 un plan qui prévoit de supprimer 310 emplois en France.
- Banques
- Société Générale. Le plan de restructuration de l'entreprise prévoit la suppression de 880 postes en France, sans licenciement ni départ contraint. Le plan a été enclenché à partir du mois d'avril.
- BNP Paribas. Le groupe bancaire a annoncé à l'automne 2011 qu'il comptait supprimer près de 1400 emplois, dont 373 postes en France. Aucun licenciement économique n'est prévu, assurait la direction fin mai, mais des départs volontaires sont proposés.
- Crédit Agricole. Environ 550 emplois devraient être supprimés en France, selon une annonce de la direction de la banque d'investissement fin 2011.
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