Pour les ex-ministres, devenir avocat ne sera plus si facile
La mesure avait été prise dans les dernières semaines du quinquennat de Nicolas Sarkozy, juste avant les élections présidentielle et législatives. Elle offrait aux députés, sénateurs et anciens ministres une jolie reconversion : à condition d'avoir obtenu une maîtrise en droit et d'avoir exercé des responsabilités publiques pendant huit ans, ils pouvaient devenir avocats, sans aucune formation supplémentaire ni examen spécifique. Le décret avait provoqué un tollé dans la profession, inquiète de voir arriver des parlementaires en mal de reconversion après les élections législatives.
"Je partage vraiment cet émoi" , affirme aujourd'hui Christiane Taubira. Devant l'assemblée générale du Conseil national des barreaux, elle ironise même : "ce décret allait au-delà des conditions acceptables pour l'intégration dans votre belle profession de quelques 'beaux' parlementaires et de quelques 'beaux' anciens ministres" . Du coup, marche arrière toute : les anciens représentants du peuple devront désormais passer un examen avant de pouvoir représenter la défense.
Une formation et un examen en déontologie
Le décret actuel va donc être abrogé, et remplacé par un nouveau, une "passerelle" moins facile à emprunter. Désormais, les députés, sénateurs et anciens ministres devront (en plus des conditions actuelles) suivre une formation de déontologie, avec un examen à passer. Un autre examen contrôlera lui les connaissances sur la réglementation professionnelle. De quoi assurer "des conditions en droit et en éthique plus acceptables" .
La profession d'avocat est très convoitée par les hommes politiques. Jean-François Copé, Frédéric Lefebvre, Dominique de Villepin, Rachida Dati, Noël Mamère, entre autres, ont bénéficié de "passerelles" similaires pour rejoindre le barreau.
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