Cet article date de plus de douze ans.

Pour Brice Teinturier (Ipsos), "la photographie du 1er tour n’est pas encore achevée"

Directeur général délégué d'Ipsos France, partenaire de France Télévisions, Brice Teinturier observe, à moins de vingt jours du premier tour de la présidentielle, une très grande mobilité électorale. Il analyse ce phénomène pour Francetv2012.
Article rédigé par Olivier Biffaud - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos France (PATRICK KOVARIK / AFP)

Directeur général délégué d'Ipsos France, partenaire de France Télévisions, Brice Teinturier observe, à moins de vingt jours du premier tour de la présidentielle, une très grande mobilité électorale. Il analyse ce phénomène pour Francetv2012.

Pour la première fois, l'institut Ipsos place le candidat du front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, à la troisième place (14,5%, + 1,5 point) derrière Nicolas Sarkozy (29,5%) et François Hollande (27,5%).

Cette étude montre qu'à moins de trois semaines de l'élection présidentielle, les choix d'une partie des électeurs ne sont pas encore figés.

Francetv2012 a interrogé Brice Teinturier, délégué général d'Ipsos France, institut partenaire de France Télévisions, sur cette "volatilité".

A moins de vingt jours du scrutin présidentiel, les positions des premiers cinq candidats ne semblent pas encore cristallisées. Est-ce une particularité de cette campagne ?

Oui. Traditionnellement, plus on se rapproche du scrutin et plus la cristallisation du vote s'opère. Or, nous constatons aujourd'hui une très grande mobilité électorale au 1er tour.

36% des électeurs déclarent pouvoir encore changer d'avis. Cela reste très important. Il y a donc des dynamiques de campagne qui ne sont pas stabilisées et des transferts constants et toujours importants entre François Hollande, Jean-Luc Mélenchon et François Bayrou mais aussi, à droite, entre Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen et François Bayrou.

Au-delà des "changeurs", ceux qui passent d'un candidat à l'autre, on mesure également des mouvements forts dans le degré de mobilisation des électeurs : certains le sont plus qu' hier, d'autres moins. La photographie du 1er tour n'est donc pas encore achevée.

En revanche, le rapport de forces du second tour donne l'impression d'être quasiment figé depuis plusieurs semaines. Comment expliquez-vous ce phénomène ?

Il y a de l'hésitation sur le choix final du 1er tour. En revanche, peu d'électeurs transgressent la barrière gauche-droite. C'est au sein de la gauche ou au sein de la droite qu'on hésite beaucoup plus qu'entre la gauche et la droite.

Les blocs sont donc relativement stables et dès qu'on est dans un choix bipolaire opposant François Hollande à Nicolas Sarkozy, on mesure quelque chose de plus constant.

Toutefois, là aussi, les choses ne sont pas figées : on est passé en 1 mois, de seconds tours autours de 57% / 58% pour François Hollande à une zone centrée autour de 54% aujourd'hui. Le rééquilibrage s'est donc bien opéré. Il n'est pas forcément figé à ce niveau.

Une énorme surprise est-elle envisageable au premier tour en fonction d'un fort taux d'abstention redouté surtout par la gauche ?

L'abstention peut venir déformer au moins en partie ce que nous mesurons aujourd'hui.

La volatilité intra partisane fait aussi que celui ou celle qui arrivera en 3ème position est difficilement identifiable aujourd'hui.

Enfin, on ne l'imagine pas forcément mais 20 jours de campagne, c'est encore très long et chacun peut trébucher ou progresser. Les grandes lignes de cette élection sont donc connues depuis longtemps mais oui, il peut y avoir des surprises.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.