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Police et gendarmerie, le mariage de raison

Michèle Alliot-Marie présente ce matin lors du Conseil des ministres de rentrée le projet de loi qui organise le "rattachement" de la gendarmerie nationale à l’Intérieur, dans le droit fil du discours de novembre dernier de Nicolas Sarkozy…
Article rédigé par franceinfo
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Le 1er janvier 2009, les gendarmes des 3.600 brigades de France changent de patron. Ils quitteront le giron de la Défense et Hervé Morin, pour passer sous la coupe de l’Intérieur et de Michèle Alliot-Marie. Ce projet, voulu par Nicolas Sarkozy et qualifié d’"historique" place Beauvau, ne vas pas sans provoquer quelques grincements de dents, en particulier chez les gendarmes, soumis au strict devoir de réserve.

Si les militaires ne perdent pas leur statut, nombreux sont ceux qui se demandent si ce "rapprochement" n’est pas le prélude à une absorption des uns par les autres, ou réciproquement. Même si "cela n’a jamais été envisagé", s’en défendent les responsables politiques.

Police et gendarmerie entonnent souvent la partition de Je t’aime, moi non plus. Quand les uns jalousent la solde, l’avancement des autres, l’âge de la retraite ou bien leurs indemnités pour la vie en caserne, les autres brocardent la semaine de 35 heures ou bien le déploiement nécessaire de moyens, à missions égales.

Des jalousies et différences qu’il va falloir oublier. A défaut de les gommer. Car dans moins de six mois, ces deux corps seront rattachés à la même autorité hiérarchique : police et gendarmerie figureront au même titre sous l’autorité du locataire de la place Beauvau. Et au niveau départemental, les commandants de groupements seront, au même titre que les directeurs départementaux de la sûreté publique, sous la coupe des préfets.

L’objectif est de parvenir à "une plus grande synergie et une meilleure complémentarité des actions au service de la sécurité intérieure". Mais surtout, du fait de la loi organique sur les finances qui institue un lien étroit entre politiques publiques et moyens, il semblait indispensable que l’organisation et les moyens des deux forces relèvent du même ministre.

Initié dès 2002 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, ce "rapprochement" était devenu, au fil de la campagne présidentielle de 2007, un "rattachement" pur et simple des gendarmes à l’Intérieur. Les bans de ce mariage de raison seront publiés dans quelques heures.

Gilles Halais

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