Plan social à PSA : la classe politique sous le choc
Après l'annonce du groupe PSA Peugeot-Citroën d'un vaste plan de restructuration qui aboutirait à 8000 suppressions d'emplois, l'ensemble de la classe politique française a réagi. Gravité et compétitivité comme mots d'ordre.
La classe politique était jeudi matin sous le choc du plan social considérable annoncé par PSA Peugeot, le gouvernement promettant un prochain "plan de soutien" à l'industrie automobile, tandis que plusieurs responsables s'interrogent sur les fondements mêmes de la politique industrielle menée.
Le vocabulaire employé était à la hauteur de la gravité de l'annonce. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a qualifié de "véritable choc" ces derniers développements et appelé dans un communiqué la direction du groupe à une "concertation (...) sans délai", ayant pour objectif "le maintien d'une activité industrielle sur tous les sites français".
"La compétitivité est la clef majeure"
M. Ayrault a indiqué aussi que le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, présenterait le 25 juillet un "plan de soutien" à l'industrie automobile. "La cote d'alerte est dépassée. Je suis extrêmement préoccupé par cette annonce", a déclaré le secrétaire national de l'UMP, Jean-François Copé, sur France Info.
Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, quant à lui a parlé de "séisme", assurant que sa centrale allait "réagir". "Les pouvoirs publics (qui) n'ont pas pris la mesure, anticipé, pensé à l'avenir", a estimé le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Pascal Durand.
"La compétitivité est la clef majeure. Regardez l'Allemagne", a commenté Jean-François Copé. "Les premières mesures du gouvernement vont toutes à l'inverse de cela (...) Dans un moment où il faut plus de souplesse dans le marché du travail, les seules décisions immédiates (du gouvernement socialiste) sont celles qui viennent aggraver notre compétitivité", a ajouté le responsable de l'UMP.
Un problème avec l'industrie automobile ?
La secousse provoquée par l'annonce de ce plan social est telle que plusieurs responsables s'interrogent sur l'ensemble de la politique menée dans l'industrie automobile. "On ne peut pas accepter quelque chose comme ça. C'est une onde de choc pour notre pays", a dit la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, sur Europe 1.
"On est amené à s'interroger. Peugeot a perçu 4 milliards d'aides de l'Etat au cours des années passées. C'est un investissement du gouvernement, c'est-à-dire de la collectivité", a-t-elle ajouté. Selon elle, "il s'agit peut-être de s'interroger sur les choix stratégiques qui ont été réalisés (...) L'Etat va regarder comment a été menée la stratégie de l'entreprise".
"Le gouvernement (de François Fillon) n'a pas anticipé, pas aidé, pas posé les conditions à un futur possible", a estimé Pascal Durand sur BFMTV et RMC, en mettant aussi en cause "les choix industriels imposés par PSA".
Dupont-Aignan demande une commission d'enquête
Il a fait remarquer que "les Japonais vendaient de la technologie hybride", que les Américains avec General Motors "revenaient en Europe" quand en France "on continue à financer des industriels qui ne remettent pas en cause leur modèle".
"L'Etat doit protéger les salariés dans la situation où ils se trouvent par une politique économique et industrielle (...) mais il ne s'agit pas de financer à perte une production qui ne serait pas vendue", a commenté Bertrand Delanoë, le maire PS de Paris, sur Public Sénat et Radio Classique.
Enfin, Marine Le Pen (FN) a demandé un "plan national de soutien" à la filière auto, et Nicolas Dupont-Aignan (Debout La République) "la création immédiate d'une commission d'enquête" à l'Assemblée nationale.
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