Plan d'économies : ultimes ajustements avant l'annonce des mesures lundi
Les consultations se sont poursuivies dimanche avant la présentation lundi d'un nouveau plan d'austérité qui pourrait prévoir, entre autres mesures, une hausse ciblée de la TVA, l'idée d'une 2e "journée de solidarité" semblant écartée
Le Premier ministre François Fillon et quatre poids lourds du gouvernement, François Baroin, ministre de l'Economie, Valérie Pécresse, ministre du Budget, Xavier Bertrand, ministre du Travail et Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités, se sont retrouvés samedi à l'Elysée pour débattre du nouveau plan d'économies avec le président Nicolas Sarkozy.
Rien n'a filtré à l'issue de cette réunion d'un peu plus d'une heure mais selon certaines sources gouvernementales, l'idée d'une nouvelle "Journée de solidarité", sur le modèle de celle instaurée en 2004 en faveur de la prise en charge des personnes âgées et des handicapés, tenait "moins la corde" dimanche. L'idée d'une journée supplémentaire de solidarité avait été rejetée à l'unisson par le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, et celui de la CGT Bernard Thibault, qui l'avaient assimilée à du "travail gratuit".
Réduire le déficit public à 4,5% fin 2012
Le Premier ministre détaillera lundi "de sa bouche" les nouvelles mesures, comme l'a indiqué dimanche le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé.
Après un premier plan de rigueur de 12 milliards d'euros, annoncé en août par M. Fillon, six à huit milliards d'euros d'économies seraient désormais nécessaires au gouvernement pour tenir son objectif de réduction du déficit public malgré le ralentissement économique. La France se fixe pour objectif une réduction de son déficit public à 4,5% du PIB fin 2012 , 3% en 2013 et 2% en 2014.
Juppé défend une hausse de la TVA
Sur le détail de ces mesures, les débats au sein du gouvernement allaient encore bon train dimanche. M. Juppé à de nouveau défendu l'idée d'une hausse ciblée de la TVA, "un impôt qui est bon pour l'emploi".
Le taux réduit appliqué à la restauration, aux travaux de rénovation des logements ou aux divers emplois à domicile pourrait être relevé de 5,5% à 7%. Autre piste fiscale envisagée : une surtaxe exceptionnelle sur l'impôt des sociétés, visant les grands groupes.
L'opposition a déjà sonné la charge. Le candidat PS à la présidentielle François Hollande verrait dans une hausse de la TVA "la preuve de l'inconstance, de l'incohérence de la politique qui est menée depuis 2007".
Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche, fustige "cette politique (qui) conduit à un affrontement avec le peuple et à l'affrontement des peuples entre eux".
Pour M. Cahuzac (PS), il faut "supprimer le paquet fiscal"
Quant au président socialiste de la commission des Finances de l'Assemblée, Jérôme Cahuzac, il estime dans un entretien au JDD que "9 à 10 milliards d'euros" d'économies ou de recettes fiscales nouvelles seraient en réalité nécessaires, jugeant qu'il "suffirait de supprimer le paquet fiscal voté en 2007" pour y parvenir.
Au centre, François Bayrou, qui se prépare à briguer l'Elysée pour la troisième fois, a déclaré dimanche qu'il redoutait un plan "déséquilibré". "On annonce des mesures sur la TVA, elles vont toucher la plus grand nombre des Français sans qu'il y ait l'effort symétrique de demander (...) aux ménages les plus favorisés un effort particulier", a estimé le président du MoDem. "C'est sur ce point (...) que le plan est déséquilibré au risque de ne pas susciter l'adhésion du pays", a ajouté le leader centriste.
L'annonce de nouvelles mesures d'économies interviendra à l'issue d'un Conseil des ministres exceptionnellement reporté à lundi pour cause de G20.
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