[Photos] Tournée des grands ducs dans les QG de campagne des candidats à la présidentielle
Pourquoi les sièges de campagne sont-ils (presque) tous à Paris ? "Si on se met au diable, vous n'allez jamais venir !", faisait remarquer Nicolas Dupont-Aignan aux journalistes en s'installant quai Anatole France, dans le VIIe chic. Avec raison.
La France, un pays décentralisé ? La géographie des sièges de campagne prouve le contraire : hors Paris, point de salut !
Une majorité de candidats a choisi de s'installer dans les quartiers huppés de la rive gauche, où les prix flirtent parfois avec les 15 000 euros le mètre carré.
La raison ? Rester à deux pas des lieux de pouvoir, l'Assemblée, le Sénat, les ministères. Faire venir plus facilement les télés ou radios, volontiers installées à l'ouest de la capitale.
D'anciennes habitudes jouent aussi : le PS comme l'UDF sont enracinés dans ce VIIe arrondissement où la plupart des responsables politiques ont fait leurs études entre Sciences-Po et l'ENA, avant son déménagement à Strasbourg.
L'équipe de Nicolas Sarkozy : rive droite, rive gauche
Le QG de campagne de Nicolas Sarkozy emménagera... un peu plus loin, au 18 rue de la Convention, dans le XVe arrondissement. Dans un immeuble banal des années 1960, ni bling-bling, ni haussmanien, pour ne pas prêter le flanc aux critiques.
Encore en chantier, les locaux, non loin du siège de l'UMP, rue de Vaugirard, n'étaient pas être prêts pour la déclaration de Nicolas Sarkozy sur TF1 mercredi 15 février.
L'équipe de campagne menée par Guillaume Lambert et Emmanuelle Mignon devra sans doute patienter un peu avant de pendre la crémaillère... Jusqu'à début mars, la date initialement annoncée par Claude Guéant pour l'officialisation de la candidature du chef de l'Etat ?
Mais qu'importe ? Selon Le Figaro, "Nicolas Sarkozy a prévenu ses proches qu'il ne serait pas souvent présent à son QG".
Prêt depuis cinq ans, le vrai siège de campagne du président de la République sortant ne sera-t-il pas rive droite ? A l'Elysée.
Rive gauche : Hollande, Bayrou, Villepin, Dupont-Aignan ...
François Hollande, François Bayrou, Dominique de Villepin... Tous ont élu domicile de campagne dans les très onéreux VIe et VIIe arrondissement. La raison de ce regroupement entre Invalides et Faubourg Saint-Germain ?
Nicolas Dupont-Aignan, qui a opté, lui aussi, pour la rive gauche chic, quai Anatole France, l'a donnée vendredi 10 février dans son tout neuf QG de campagne.
"Si on se met au diable, vous n'allez jamais venir !", a-t-il lancé aux journalistes. Et d'ajouter : "là on est à deux pas de l'Assemblée nationale, à deux pas de tout !" De tout : des restaurants favoris, du gouvernement, des partis politiques ...
Comme Ségolène Royal avant lui, François Hollande a préféré prendre ses distances avec la rue de Solférino... mais pas trop. Il a opté pour un hôtel particulier "pierre de taille", avenue de Ségur, pour 37 500 euros par mois, tout près du ministère de la Santé.
A dix minutes à pied, rue de Grenelle, le siège du Nouveau centre (qui n'a plus de candidat, après le retrait d'Hervé Morin). Et au delà des Invalides, celui de son frère ennemi François Bayrou, le candidat du MoDem, rue de l'Université.
Cambriolage dans le VIe arrondissement
Au total, trois candidats dans le seul VIIe arrondissement, à un jet de pierre de l'Assemblée nationale et de Matignon.
Et un quatrième dans l'autre arrondissement le plus chic de la capitale: le poète, diplomate et ancien premier ministre Dominique de Villepin, hébergé rue du Cherche-Midi, dans le VIe arrondissement cher aux éditeurs. Dans ce quartier pourtant très sûr, il a vu récemment son siège de campagne cambriolé.
De l'autre côté de la Seine
Qui reste-t-il rive droite, si l'on néglige l'Elysée? La candidate Front national Marine Le Pen, dans le 8e arrondissement, rue Malesherbe (160 m2 pour 10.500 euros par mois, selon seloger ). Et Eva Joly, hébergée au siège de son parti (EELV) rue Chaudron, dans le plus populaire 10e arrondissement.
De l'autre côté du périphérique
Sans doute fidèle à ses valeurs non indexées sur le prix de l'immobilier, la gauche du PS, elle, loge en Seine-Saint-Denis. Philippe Poutou et Nathalie Arthaud mènent campagne à partir du siège de leur parti, à Montreuil et Pantin.
Jean-Luc Mélenchon a pris ses quartiers aux Lilas, également dans le "9-3". A l'Usine, un espace ouvert de 700 m2, pour un loyer de 10 000 euros par mois, moins cher que dans la capitale. Mais il faut 45 minutes pour s'y rendre du coeur de Paris.
Ce qui explique sans doute le faible nombre de journalistes présents quand le candidat du Front de Gauche reçoit, un lundi matin, des ouvrières licenciées de Lejaby ou des 3 Suisses, ou des salariées de Sodimédical non payées depuis quatre mois.
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