Perte du AAA : Laurent Fabius évoque "la dégradation Sarkozy"
Laurent Fabius, chargé par François Hollande de réagir à la perte du triple A par la France, a parlé lundi matin de "dégradation Sarkozy" tout en ajoutant que personne ne "peut se réjouir d'une sanction qui est lourde".
Laurent Fabius, chargé de préparer les premières mesures à prendre en cas de victoire de François Hollande, a affirmé voir la "dégradation Sarkozy" dans la dégradation de la note de la France par l'agence "Standard and Poor's", précisant que "c'est la première fois depuis 37 années que notre pays est dégradé".
Alors qu'une deuxième agence de notation, Moody's affirme que 'le AAA qu'elle donne à la France serait sous pression si le ratio de dette publique sur PIB continuait de dériver ou si la conjoncture économique et financière se détériorait", l'ancien premier ministre de François Mitterrand a affirmé que cette dégradation sanctionnait le "décrochage de notre pays par rapport à d'autres, notamment l'Allemagne".
Pour Laurent Fabius, plusieurs raisons expliquent ce "décrochage" :
-"une situtation objective d'endettement et de déficits" qui sanctionne, selon lui, "une aggravation de 600 milliards d'euros" de la dette de la France. Et sur ce point précise M.Fabius, on ne peut "renvoyer dos à dos droite et gauche" car "sous le gouvernement Jospin, il y a eu un coup d'arrêt à l'accroissement de la dette".
-la "faiblesse de la croissance",
-les carrences européennes,
-et des mécanismes de "spéculation" dont le rôle "autoréalisateur" des agences de notation.
"Ce n'est pas la gauche de demain, c'est la droite d'aujourd'hui"
Pour l'ancien premier ministre, la perte du AAA, pourrait provoquer un alourdissement des taux (précisant au passage que le projet de François Hollande se construit sur une capacité d'emprunt à 3,7%, le même que le taux figurant dans le budget 2012), et un ralentissement de la croissance.
Mais au-delà du constat, Laurent Fabius s'est fait accusateur rappelant qu'au début du quinquennat François Fillon avait parlé d'"Etat en faillitte", ce qui n'avait pas empêché des "mesures fiscales démagogiques".
L'ancien premier ministre a aussi insisté sur le danger que représenterait une hausse de la TVA, que le gouvernement pourrait décider au lendemain de la rencontre entre l'exécutif et les partenaires sociaux qui se tient mercredi. "Si la hausse de la TVA était décidée, elle pèserait sur la croissance et pourrait peser sur les recettes budgétaires".
"Ce qui explique la dégradation, ce n'est pas la gauche de demain, c'est la droite d'aujourd'hui", a conclu Laurent Fabius, ancien partisan du "non" au référendum sur l'Europe, qui s'exprimait au siège de campagne de François Hollande.
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