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Pérou : le président destitué par le Parlement à la suite d’accusations de corruption

Deux mois après une première tentative, le Parlement péruvien a approuvé la destitution du président Martin Vizcarra, à quelques mois seulement de l’élection présidentielle. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Martin Vizcarra s'exprime face à la presse devant le palais présidentiel à Lima (Pérou), le 9 novembre 2020.  (LUKA GONZALES / AFP)

Le président prend la porte. Moins de deux mois après une première tentative, le Parlement péruvien a voté, lundi 9 novembre, la destitution du populaire président de la République, Martin Vizcarra, pour "incapacité morale", sur fond d'accusation de pots-de-vins présumés qu'il aurait reçus en tant que gouverneur en 2014.

Vu par la population comme le héraut de la lutte contre la corruption, Martin Vizcarra, qui s'est retrouvé à la tête du pays après la démission en 2018 de son prédecesseur, Pedro Pablo Kuczynski dont il était le vice-président, n'était en revanche membre d'aucun parti politique. Il ne disposait donc d'aucun soutien du côté des législateurs.

La motion pour déposer le chef de l'Etat a recueilli davantage de votes que les 87 nécessaires, avec 105 voix pour, 19 contre et 4 abstentions. Le président du Parlement prendra la direction du Pérou à l'issue de la prochaine session du parlement, prévue mardi.

Quatre ex-présidents péruviens impliqués dans le scandale Odebrecht

"Je quitte le palais du gouvernement comme j'y suis entré il y a deux ans et huit mois : la tête haute. Je ne lancerai aucune action légale" pour lutter contre la destitution, a déclaré Martin Vizcarra, entouré de ses ministres dans le jardin de palais, ajoutant qu'il allait rejoindre sa résidence particulière.

Son prédécesseur, Pedro Pablo Kuczynski, n'avait pas pu, lui non plus, aller au bout de son mandat. Il avait été obligé de démissionner sous la pression du Parlement après avoir été mis en cause dans le scandale Odebrecht, du nom de cette compagnie brésilienne de construction accusée d'avoir versé des pots-de-vin dans différents pays d'Amérique du sud. Pas moins de quatre ex-présidents péruviens sont d'ailleurs impliqués dans le scandale.

"Je rejette avec véhémence et catégoriquement ces accusations, je n'ai pas reçu le moindre pot-de-vin de quiconque", a-t-il assuré avant de souligner que le choix de déclarer une vacance du pouvoir "est une mesure extrême" qui ne devrait pas être tentée par le Congrès "tous les mois et demi".

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