Patrick Devedjian évoque dans un entretien au "Monde" de samedi une "campagne" du chef de l'Etat contre lui
Il accuse Nicolas Sarkozy d'avoir orchestré une campagne pour lui faire perdre la tête de la fédération UMP du département des Hauts-de-Seine, dans un vote interne le 15 novembre.
Le président lui aurait d'abord reproché le 15 octobre la multiplication des candidatures contre son fils Jean Sarkozy lors d'une élection UMP interne à Neuilly-sur-Seine.
"Il m'en a rendu responsable" (de ces nombreuses candidatures). J'ai dit que c'était faux. Il ne m'a pas cru et, très mécontent, m'a dit que j'aurais bientôt "une surprise"", se souvient Patrick Devedjian dans "".
Quelque temps plus tard, il dit avoir appris qu'Olivier Biancarelli, attaché parlementaire de l'Elysée, et Eric Cesari, directeur général de l'UMP, téléphonaient aux principaux responsables politiques des Hauts-de-Seine pour leur dire de voter" contre lui et pour Jean-Jacques Guillet. Au final, ce dernier, un proche de Charles Pasqua, a remporté le lundi 15 novembre la fédération par 319 voix contre 180.
Patrick Devedjian vise les élus de Levallois et intimes du président, Patrick et Isabelle Balkany, avec lesquels il est en conflit ouvert, mais aussi le secrétaire départemental de l'UMP Philippe Pémezec, qui "n'a cessé de violer son devoir de neutralité" et un proche de Jean Sarkozy, Thierry Solère.
D'après Patrick Devedjian, l'élu de Colombes Lionnel Rainfray lui a même rapporté avoir "fait directement l'objet de pressions de la part de Jean Sarkozy. Celui-ci l'aurait menacé de 'briser sa carrière politique' s'il votait pour moi", a-t-il relaté.
Pour le Conseil général "ils utiliseront la même méthode"
A quatre mois des élections cantonales, cela n'augure rien de bon pour l'actuel président du Conseil général des Hauts-de-Seine et ancien président de la Relance évincé la semaine dernière du gouvernement. "Je ne doute pas que pour me faire battre à la présidence du Conseil général (qui doit être renouvelée après les cantonales, NDLR) ils utiliseront la même méthode qu'aujourd'hui", assure Patrick Devedjian.
Réactions
"Je crois qu'il est en train de péter un plomb", a réagi Philippe Pémezec, assurant que "Nicolas Sarkozy n'est jamais intervenu dans cette élection".
"Au fond, c'est sa carence dans les relations humaines, plutôt que des pressions supposées, qui l'a fait chuter", a ajouté Thierry Solère, qui lui a demandé de "garder son calme et de dépasser ses aigreurs".
S'il a également démenti toute pression, Lionnel Rainfray a cependant confirmé à l'AFP avoir eu une vive discussion avec Jean Sarkozy, qui lui aurait reproché son vote en faveur de Patrick Devedjian. "Il m'a fait largement comprendre que c'était un mauvais choix pour moi", a-t-il expliqué, parlant même d'une "altercation".
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