Outre-mer : des Etats généraux à la peine
Après le très long mouvement de grève dans les DOM, Nicolas Sarkozy voulait un débat franc afin de décider du devenir des territoires ultra-marins. En février, le chef de l’Etat avait parlé de “la plus grande consultation jamais réalisée en outre-mer”.
Des réunions publiques et un site internet doivent permettre de recueillir les opinions des habitants des quatre départements concernés autour de huit grands thèmes. La baisse des prix, le poids des importations, l'évolution institutionnelle, « culture et mémoire » seront entre autre les sujets abordés.
Mais cela semble mal parti. Alors que Nicolas Sarkozy avait annoncé un déplacement en Guadeloupe pour marquer le lancement de ces états généraux, c’est finalement la ministre de l’Intérieur, Michelle Alliot-Marie, qui le remplacera. On semble loin de l'intérêt que portait le président de la République au plus fort moment de la contestation.
La population elle, ne semble pas encore très impliquée. L’auditoire était plutôt clairsemé lors des premières réunions organisées dans les DOM la semaine dernière. Quant aux principales organisations syndicales, réunies dans le Collectif à l'origine des mouvements de grève, elles refusent de participer au débat.
En Guadeloupe, le porte-parole du LKP, Elie Domota, a affirmé hier soir à Pointe-à-Pitre que “les états généraux sont une stratégie de Sarkozy pour mettre en selle l'UMP en vue des élections régionales”. “Tout est déjà décidé”, a-t-il insisté.
“La meilleure chose à faire, c'est de poursuivre la lutte”, a déclaré M. Domota, qui s'exprimait après les délégués de salariés d'une dizaine d'entreprises en grève, des pompiers d'aéroport aux personnels du centre de formation Asfo appartenant au Medef, en passant par ceux de l'orphelinat départemental ou d'Orange-Caraïbes. “La seule solution, c'est la mobilisation dans les entreprises”, a-t-il martelé, appelant à une forte mobilisation, le 1er mai prochain... pour montrer “ce que sont les états généraux du peuple guadeloupéen”.
De quoi être sceptique sur l'issue de cette grande consultation, d’autant plus que le conseil interministériel chargé de proposer des réformes sur la base des propositions recueillies qui devait se tenir au mois de mai, a été repoussé au mois d'octobre.
Mikaël Ponge, avec agences
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