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Pour Sarkozy, "l'homme n'est pas le seul responsable" du changement climatique

Une prise de position climatosceptique prise par l'ancien président de la République devant l'Institut de l'entreprise. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Nicolas Sarkozy prononce un discours lors d'un meeting à Provins (Seine-et-Marne), le 12 septembre 2016. (THOMAS SAMSON / AFP)

"L'hallucinant virage climato-sceptique de Nicolas Sarkozy", s'étonne Marianne qui a repéré le discours de l'ancien chef d'Etat. Le candidat à la primaire des Républicains pour 2017, a affirmé mercredi 14 septembre que "l'homme n'était pas le seul responsable" du changement climatique et souhaité que "la France porte une conférence sur la démographie", mercredi devant l'Institut de l'Entreprise.

"On a fait une conférence sur le climat. On parle beaucoup de dérèglement climatique, c'est très intéressant mais ça fait 4,5 milliards d'années que le climat change. L'homme n'est pas le seul responsable de ce changement", a affirmé l'ex-président de la République, selon des propos rapportés à l'AFP par son directeur de campagne, Gérald Darmanin. 

Selon Marianne, Nicolas Sarkozy a ajouté : "Le Sahara est devenu un désert, ce n’est pas à cause de l’industrie. Il faut être arrogant comme l’homme pour penser que c’est nous qui avons changé le climat…"

Je préférerais qu'on parle d'un sujet plus important: le choc démographique. La France doit porter une conférence sur la démographie. Jamais la terre n'a connu un choc démographique tel qu'elle va le connaître, puisque nous serons onze milliards dans quelques années. Là, l'homme en est directement responsable. Et personne n'en parle

Nicolas Sarkozy

devant l'Institut de l'entreprise

"On dirait Donald Trump"

Emmanuelle Cosse, ministre du Logement et ex-dirigeante d'Europe Ecologie-Les Verts, juge ces déclarations "pas du niveau d'un homme d'Etat". Elle affirme : "C'est hallucinant. Sarkozy nous ramène 15 ans en arrière. On dirait Donald Trump. Nier les effets du réchauffement climatique relève de l'obscurantisme. On dépasse les limites de l'indécence". "Voter pour Nicolas Sarkozy, c'est nous mettre en danger. C'est mettre en danger la santé des Français et l'avenir des générations futures", conclut-elle.

Pour le climatologue Jean Jouzel, ancien vice-président du Giec, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat dont les travaux font autorité, les déclarations de Nicolas Sarkozy sont "vraiment pitoyables pour quelqu'un qui a lancé le Grenelle de l'environnement" sous son quinquennat et traduisent un "mépris de la communauté scientifique".

 "Sous nos yeux les quantités de gaz à effet de serre augmentent, la température augmente, le réchauffement est bien là et largement d'origine humaine", souligne le scientifique. Nicolas Sarkozy "adapte son discours à son auditoire" mais "on joue avec le feu, c'est vraiment à contre-sens de l'histoire", déplore Jean Jouzel.

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