Nicolas Sarkozy reconnaît la "responsabilité historique" de la France dans l'abandon des harkis
Samedi 14 avril, en déplacement à Perpignan, Nicolas Sarkozy a reconnu la "responsabilité historique" de la France dans l'abandon des harkis après la fin de la guerre d'Algérie en 1962. Le Front national dénonce une ultime "récupération politique".
Nicolas Sarkozy a officiellement reconnu samedi à Perpignan la "responsabilité historique" de la France dans "l'abandon" des harkis après la fin de la guerre d'Algérie en 1962.
"La France se devait de protéger les harkis de l'histoire, elle ne l'a pas fait. La France porte cette responsabilité devant l'histoire, c'est cette responsabilité que je suis venu reconnaître ici à Perpignan", a déclaré M. Sarkozy lors d'une discours à la préfecture des Pyrénées-Orientales.
"La France doit, comme elle l'a toujours fait, regarder son Histoire en face et assumer les erreurs qu'elle a pu commettre. En l'occurence, rien ne peut expliquer, rien ne peut excuser l'abandon de ceux qui avaient fait le choix de la France", a insisté le chef de l'Etat.
La reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français dans l'abandon des harkis est la principale revendication des anciens supplétifs de l'armée française en Algérie et de leurs descendants, une communauté de quelque 500.000 personnes.
Le 9 mars à Nice, Nicolas Sarkozy a reconnu devant leurs représentants les "injustices" dont les autorités françaises s'étaient rendues coupables à leur encontre et reconnu que la France avait "une dette" envers eux.
Au lendemain des accords d'Evian du 18 mars 1962 consacrant le retrait français d'Algérie, 55.000 à 75.000 harkis, selon les historiens, ont été abandonnés en Algérie et victimes de sanglantes représailles.
Réaction du FN
Un peu plus tôt dans la journée, le Front national a réuni 150 personnes pour un hommage aux harkis. Il a dénoncé une "opération de récupération politique" du président Nicolas Sarkozy,
Rassemblés au monument aux morts de Perpignan, le vice-président du FN Louis Aliot, Gilbert Collard et des représentants d'associations de harkis se sont indignés qu'à une semaine du 1er tour de la présidentielle, le candidat de l'UMP "se souvienne tardivement" des harkis.
Le président du comité de soutien à la campagne de Marine Le Pen, Gilbert Collard, s'est dit "scandalisé" que Nicolas Sarkozy "vienne courtiser les harkis alors qu'il n'a rien fait pour eux pendant son mandat", avant de dire: "merde aux racoleurs".
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