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Nicolas Sarkozy : "la fraude mine les fondements même de la République sociale"

Nicolas Sarkozy a défendu mardi la politique sociale de la France qui est "un des pays les plus généreux" sur ce plan. Concrètement, il a annoncé l'instauration d'"une obligation de travail" de 7 heures par semaine pour les bénéficiaires du RSA.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Nicolas Sarkozy lors de son discours à Bordeaux (FranceTV)

Nicolas Sarkozy a défendu mardi la politique sociale de la France qui est "un des pays les plus généreux" sur ce plan. Concrètement, il a annoncé l'instauration d'"une obligation de travail" de 7 heures par semaine pour les bénéficiaires du RSA.

Après avoir vanté le "modèle social" français, le président de la République a affirmé qu'il fallait le "réformer pour l'adapter" au cours d'une allocution prononcé mardi à Bordeaux. "Pendant des décennies, on a protégé les Français à crédit", a déclaré Nicolas Sarkozy à propos des acquis sociaux.

Le président, qui a défendu la réforme des retraites ou celle des hôpitaux, il a parlé de "droits' et de "devoirs sociaux". "Nous n'avons pas les moyens de nous lancer dans une stratégie de toujours plus de dépenses et de toujours plus d'impôts, a-t-il martelé avant d'ajouter : "la seule vraie réponse passe par une réforme de la politique sociale".

Le chef de l'Etat a marqué sa volonté d'imposer une "obligation de travail pour les bénéficiaires du RSA" dans dix départements. Celle-ci a été fixée à 7 heures par semaine par M. Sarkozy.

Un extrait du discours de Nicolas Sarkozy

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"Une action résolue contre les fraudes sociales"

"La fraude, c'est la plus terrible et la plus insidieuse des trahisons de l'esprit de 1945. C'est la fraude qui mine les fondements même de (la) République sociale" voulue au sortir de la Résistance en 1945, a déclaré le président. "Frauder, que dis-je, voler, voler la Sécurité sociale, c'est trahir la confiance de tous les Français et c'est porter un coup terrible à la belle idée nécessaire de solidarité nationale", a-t-il ajouté.

M. Sarkozy a cependant reconnu que "la lutte contre la fraude n'est pas une réponse structurelle aux déficits".

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Un Haut Conseil du financement de la protection sociale

Il s'est félicité que la France n'ait pas baissé le niveau des retraites ou des pensions, comme cela a été fait en Grèce ou au Portugal.

Après avoir dénoncé la retraite à 60 ans et cette "invraisemblable affaire des 35 heures", le président de la République s'est interrogé sur le coût du travail qui "pénalise notre production" et son impact sur la protection sociale.

Il a annoncé la création d'un Haut Conseil du financement de la protection sociale chargé de réfléchir avec "sérénité, sérieux et objectivité" aux moyens de préserver le modèle social de la France tout en réduisant le poids de la fiscalité du travail. Le chef de l'Etat a dit souhaiter que ce Haut Conseil, "qui associera naturellement les partenaires sociaux", commence à travailler "avant la fin de l'année".

Un quatrième jour de carence pour le privé

Alors que M. Sarkozy prononçait son allocution à à Bordeaux, on apprenait, de source gouvernementale, qu'un quatrième jour de carence allait être instauré pour les salariés du privé en arrêt maladie. Les pouvoirs publics en escomptent une économie de 200 millions d'euros pour la Sécurité sociale.

Actuellement, le délai avant lequel les salariés sont indemnisés par l'assurance maladie est de trois jours, souvent compensés par l'employeur dans les grandes entreprises.

Par ailleurs, le premier ministre, François Fillon, jugeait "raisonnable" devant les députés de l'UMP l'instauration d'une journée de carence pour les fonctionnaires en arrêt maladie.

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