Nicolas Sarkozy garde le cap, mais assume quelques erreurs
Il y a bien eu quelques erreurs, mais que personne ne s'inquiète, le cap est gardé. Entre pédagogie et justification, Nicolas Sarkozy a eu tout loisir, hier soir, de s'expliquer sur la politique qu'il conduisait depuis un an, et qu'il entendait bien mener à terme.
Tout cela est d'abord passé par quelques timides mea culpa - une “erreur de communication totale” sur le paquet fiscal, “erreur” aussi sur la carte famille nombreuse, “erreur” encore de ne pas avoir sanctionné les couacs de ses ministres.
_ Plus largement, “qu'il y ait de la déception, des attentes, des problèmes, des
difficultés, non seulement je le sais, je l'entends, mais je m'y étais préparé.”
Mais, à sa décharge, la France a eu à faire face à un quadruple choc, a expliqué Nicolas Sarkozy : crenchérissement du pétrole, crise des subprimes, flambée de l'euro et
des matières premières.
_ Pour autant, pas question de fléchir. “On a un contexte international difficile, raison de plus pour accélérer les réformes.”
Terminés, les mea culpa. Place maintenant aux explications en tout genre. Le chef de l'Etat s'est fait pédagogue, pour expliquer tranquillement ses réformes à venir.
_ D'abord, la préoccupation majeure des Français, paraît-il, le pouvoir d'achat. Le président a regretté que les prix aient davantage augmenté en France que dans la plupart des autres pays d'Europe.
Et d'annoncer donc un texte sur l'intéressement. Une entreprise qui distribuera une partie de ses bénéfices à ses salariés paiera moins d’impôts sur les bénéfices.
Les plus pauvres ne sont pas en reste. Le Revenu de solidarité active (RSA) sera généralisé l'année prochaine - mais à moindre coût : 1 ou 1,5 milliard, c'est deux fois moins qu'attendu.
Après la carotte, le bâton. Au nom de l'antienne, qui veut que l'on travaille plus pour gagner plus, les chômeurs seront priés de se remettre au travail rapidement. Au bout de trois mois de chômage, un salarié sera tenu d'accepter un emploi représentant 95% de son salaire. Sinon, il sera sanctionné. Tout comme le sera celui qui refuse deux offres d'emploi valables.
La discussion a continué avec l'évocation de la situation des travailleurs sans-papiers. L'occasion pour Nicolas Sarkozy de défendre une nouvelle fois sa conception de l'immigration choisie - et d'écarter toute régularisation massive pour l'avenir qui conduirait “à la catastrophe”.
Fermeté également dans le dossier de l'Education. Il y aura bien des réductions de postes.
Fermeté enfin sur les retraites. Confirmation du passage à 41 ans de cotisations.
Dernier chapitre abordé pendant l'émission : la situation internationale.
_ Nicolas Sarkozy a tenté d'éclaircir sa position sur le dossier chinois. Pas facile, d'autant, a-t-il rappelé, que la France présiderait l'Union européenne au moment des Jeux Olympiques... Ce qui ne l'a tout de même pas empêché d'être “choqué” par ce qui s'est passé au Tibet.
L'oral de rattrapage aura, au final, duré 100 minutes. A défaut de convaincre, Nicolas Sarkozy aura eu tout loisir d'habiter la fonction présidentielle. .
Guillaume Gaven
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