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Nicolas Sarkozy fustige l'idée de François Hollande d'abroger la loi Hadopi

Lors de ses vœux au monde culturel, mardi 24 janvier à Marseille, le chef de l’État qui n'est toujours pas candidat s'en est pris directement à François Hollande. Il l'a accusé de capituler face aux pirates en prônant la suppression de la loi Hadopi.
Article rédigé par Cécile Jandau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Nicolas Sarkozy a adressé ses voeux au monde de la culture mardi 24 janvier depuis Marseille (AFP)

Lors de ses vœux au monde culturel, mardi 24 janvier à Marseille, le chef de l'État qui n'est toujours pas candidat s'en est pris directement à François Hollande. Il l'a accusé de capituler face aux pirates en prônant la suppression de la loi Hadopi.

Nicolas Sarkozy chercherait-il à rallier Yannick Noah à sa cause ? Bien plus sérieusement, le chef de l'Etat s'est posé mardi en fervent défenseur des créateurs lors de ses voeux au monde de la culture. Alors qu'il ne s'est toujours pas déclaré candidat à la présidentielIe, M. Sarkozy a accusé son rival, François Hollande, de capituler face aux pirates de la toile en envisageant de supprimer la Hadopi.

Cette loi, emblématique de son quinquennat, réprime depuis 2010 le téléchargement illégal entre particuliers (peer-to-peer) sur Internet. Il n'a pas hésité à la défendre bec et ongles, une fois de plus.

"Il s'agit en réalité de provoquer une prise de conscience dans le grand public et de stimuler l'offre légale", a plaidé M. Sarkozy avant de mettre en avant son efficacité : "Un cycle vertueux s'est enclenché, le piratage peer-to-peer a diminué en France beaucoup plus fortement que dans tous les pays comparables".

Au passage, le président a rejeté la "licence globale", une rémunération forfaitaire soutenue pendant la primaire socialiste par la patronne du PS Martine Aubry, qu'il a résumé par une formule à l'emporte-pièces. "On prend tout au créateur, on lui rend un peu. On le vole d'abord, on l'achète ensuite".

"Je suis proprement sidéré..."

Mais, comme il fallait s'y attendre, le chef de l'Etat a réservé l'essentiel de ses coups à François Hollande. Dimanche au Bourget, le candidat du PS a promis de remplacer Hadopi par un autre dispositif qui reste à définir.

"Je suis proprement sidéré d'entendre certains dire que la loi Hadopi doit être abrogée", a lancé M. Sarkozy sans citer son rival, "mais rassurez-vous : on l'abroge d'abord et après, bien après, on verra, on prendra le temps de dégager une solution consensuelle. Bref, on nous demande de pratiquer un désarmement unilatéral à l'égard du piratage".

Continuant sur sa lancée, il a dénoncé les motivations politiques de M. Hollande, accusé de ne pas vouloir "faire de la peine aux jeunes" et d'être dans l'indécision, une critique récurrente de la droite. "Pour dire non, il faut un minimum de courage", a insisté M.Sarkozy, "l'absence de courage, c'est vous les créateurs qui allez la payer".

Non content du dispositif actuel, le chef de l'Etat a confirmé sa volonté d'étendre les pouvoirs d'Hadopi pour lutter contre les sites de téléchargement direct, ou "streaming", qui permettent de récupérer un film, une musique ou un jeu sur un serveur le plus souvent situé à l'étranger.

"Il faut aller plus loin"

"Il faut aller plus loin", a-t-il jugé, "la coopération entre Etats est nécessaire car ce qui est en cause c'est la lutte contre les sites de streaming installés dans des paradis numériques". Nicolas Sarkozy en a profité pour saluer la décision de la justice fédérale américaine de fermer la plate-forme de partage de fichiers Megaupload.com, qu'il a accusée d'être l'étendard d'une "économie mafieuse".

L'occasion, même s'il s'est refusé à tout "bilan", de se réjouir que la France ait "montré l'exemple" et d'adresse subrepticement une dernière pique à François Hollande: "quand on a des convictions", a-t-il dit, "on doit les défendre".

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