Nicolas Sarkozy est en recul dans la "France périphérique fragilisée", selon une enquête Ipsos
Jeudi 29 mars, une enquête Ipsos analyse le vote des Français en fonction de leur lieu et du type de résidence. Et dans la France dite "périphérique fragilisée", Nicolas Sarkozy est en recul. S'agit-il de cette France dire des "invisibles" ?
Nicolas Sarkozy "recule fortement" dans les intentions de vote pour la présidentielle de "la France périphérique fragilisée", enjeu-clé de l'élection, où "la préoccupation massive est le chômage et le pouvoir d'achat", selon un sondage Ipsos/Le Nouvel Observateur publié jeudi 29 mars.
Classification
Il s'agit d'une étude inédite - réalisée auprès de 2.000 personnes -, car elle analyse l'évolution du vote non seulement en fonction d'indicateurs traditionnels (sexe, âge, profession, etc.) mais aussi du type de territoire de résidence: "France métropolitaine aisée, France métropolitaine fragilisée, France périphérique intégrée, France périphérique fragilisée".
Cette classification a été établie par le géographe Christophe Guilluy, auteur de l'ouvrage "Fractures françaises", qui a été associé à l'enquête d'Ipsos.
Les quatre France
"La France métropolitaine aisée" désigne les communes aisées, principalement situées dans les grandes métropoles.
"La France métropolitaine fragilisée" "s'apparente pour beaucoup aux banlieues populaires".
"La France périphérique fragilisée" réunit des communes péri-urbaines ou rurales, ou des villes petites ou moyennes, socialement fragiles ou populaires, et pèse près de la moitié (48%) de la population en métropole.
Enfin, "la France périphérique intégrée" est constituée de communes périurbaines ou rurales, ou de villes petites ou moyennes, mais socialement intégrées ou aisée.
En France fragilisée
Dans la France périphérique fragilisée, Nicolas Sarkozy recueillait ce moi-ci 25,5% d'intentions de vote, deux points en dessous de sa moyenne nationale et quatre de moins que son score au 1er tour de la présidentielle 2007 dans cette zone (29,37%).
François Hollande domine, avec 28,5% d'intentions de vote, presque quatre points de plus que le score de Ségolène Royal en 2007.
Dans cette partie de la France, Marine Le Pen obtiendrait 16% (12% pour son père en 2007). Jean-Luc Mélenchon y réaliserait également un bon score (14%).
Ses habitants placent il est vrai en tête des préoccupations personnelles, plus encore qu'ailleurs, le chômage et le pouvoir d'achat, cités par 40 et 33% des sondés. Or, 80% portent un jugement négatif sur le bilan emploi de M. Sarkozy (84% pour le pouvoir d'achat).
Toutefois, Ipsos souligne que cette France est "celle qui indique qu'elle peut le plus changer d'avis" (38% des personnes interrogées) sur le choix du candidat le 22 avril.
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