Nicolas Sarkozy, député fainéant ?
Le problème avec les habitués des archives et autres bibliothèques plus ou moins poussiéreuses, c'est qu'ils n'ont jamais l'air dangereux. René Dosière, député apparenté socialiste, possède pourtant un casier de flingueur malicieux. Spécialiste des finances publiques, c'est lui qui passe au crible le budget de l'Elysée, dénichant quelques perles. Il avait notamment relevé que l'arrivée de Nicolas Sarkozy avait fait grimper en flèche le budget en question.
Le président de la République semble devenu l'une de ses cibles favorites, puisque le député de l'Aisne s'est replongé dans les archives à ses dépends. Cette fois, ce sont les cartons de l'Assemblée nationale qu'il a décortiqué.
_ C'est Nicolas Sarkozy lui-même qui a provoqué cette fièvre chercheuse en ironisant sur ses prédécesseurs le 7 janvier dernier. Il avait affirmé préférer l'expression d'“omniprésident” au qualificatif de “roi fainéant”, ajoutant dans un sourire, “on en a connu”, sans toutefois citer de nom.
Réplique du berger à la bergère, René Dosière étiquette Nicolas Sarkozy “député fainéant”, après avoir fait le bilan de l'activité parlementaire de l'intéressé : “En tout et pour tout, il a parlé moins d'une heure dans l'hémicycle pendant les 12 années où il a été député, mais il a été payé à temps complet !”, calcule le député. Il révèle que Nicolas Sarkozy n'a participé à “aucun débat parlementaire”, “n'a déposé aucun amendement ” et “sa présence à l'Assemblée se résume à 10 interventions brèves”.
Les propos du président de la République provoquent une mini-effervescence dans le microcosme politique. François Hollande en viendrait presque à “regretter le temps des Mérovingiens”, Alain Juppé, sur son blog, se désole que les responsables politiques ne puissent pas “résister à la tentation d'un bon mot, même quand il est injuste, inélégant, et surtout inutile”.
_ La garde rapprochée de Jacques Chirac, présumé cible de la saillie sarkozienne, serre les rangs. Jean-Pierre Raffarin, Hervé Mariton et Bernadette Chirac montant en première ligne. Quant à l'ancien président, il aurait tout simplement haussé les épaules.
Grégoire Lecalot, avec agences
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