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Nicolas Sarkozy défend sa politique

Dans son intervention à la télévision, Nicolas Sarkozy a tressé des lauriers à François Fillon qu'il a reconduit à Matignon parce qu'il était "le meilleur Premier ministre" pour la France, mais également à Jean-Louis Borloo, un homme de "très grande qualité" qu'il aurait souhaité voir rester au gouvernement. _ Le président s'est dit implicitement favorable à la suppression du bouclier fiscal et de l'ISF. Il souhaite mettre en place en place en 2012 un système d'assurance-dépendance pour les personnes âgées. _ Il a aussi confirmé qu’il n’y aura pas d’augmentation des impôts.
Article rédigé par franceinfo
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Le chef de l’Etat a d'abord rendu hommage à François Fillon, qui apparaît comme le grand vainqueur d'un remaniement préparé pendant des mois, Nicolas Sarkozy a admis qu'il lui avait laissé la main sur le choix des ministres, et a nié avoir tourné le dos à l'ouverture en optant pour un gouvernement de campagne.
“Si j'ai demandé à François Fillon de continuer, c'est parce que j'ai une grande confiance en lui, parce qu'il est très compétent, parce que nous travaillons ensemble sans aucun nuage depuis des années”, a dit Nicolas Sarkozy à la télévision.
“Le meilleur Premier ministre de la France, j'ai considéré que c'était François Fillon”. “Nous avons une confiance l'un dans l'autre”, a-t-il martelé, citant à maintes reprises son nom au cours de l'entretien.

_ Pour Jean-Louis Borloo, qui a quitté le gouvernement faute d'avoir succédé à François Fillon à Matignon, le président de la République a dit avoir “de l'amitié et beaucoup d'estime”, et qu'il avait “réfléchi” avant de choisir de reconduire l'actuel Premier ministre.
D'ici 2012, il envisage de ne pas changer de gouvernement “sauf imprévu”.

Pas d’augmentation des impôts

Nicolas Sarkozy s'est dit implicitement favorable à la suppression du bouclier fiscal et de l'ISF, en évoquant la création à leur place d'un nouvel impôt sur les revenus et plus-values du patrimoine, dans le cadre d'une réforme de la fiscalité en juin 2011.
Mais il a réaffirmé qu'il n'y aurait pas d'augmentation générale des impôts.

_ Nicolas Sarkozy a expliqué vouloir créer “une nouvelle branche de la sécurité sociale ” pour prendre en charge le problème de la dépendance des personnes âgées. Les décisions seront “prises à l'été 2011” après une consultation de six mois.
“Je souhaite la création pour la première fois depuis 1945, d'un
nouveau risque, d'une nouvelle branche de la sécurité sociale, le cinquième risque”, a-t-il expliqué.

Sarkozy "spécialement inquiet" pour les otages au Mali

Nicolas Sarkozy a appelé à la vigilance contre“ la montée du populisme, la montée du racisme, la montée des extrémismes ” et exclu toute alliance avec l'extrême-droite.
Avant d'introduire une note grave en se déclarant “ spécialement inquiet ” sur le sort des otages français au Mali et en qualifiant d'“assez préoccupante” la situation sur le front du terrorisme.
“Il ne s'agit pas d'inquiéter les Français pour rien mais nous sommes extrêmement vigilants,” a-t-il dit.
“Je suis spécialement inquiet pour nos otages au Mali qui ont été pris en otage par une bande appartenant à Aqmi”, a-t-il dit.
_ S'agissant des journalistes de France 3 détenus en Afghanistan, “la situation est complexe” mais “je suis un peu moins inquiet pour eux”, a-t-il poursuivi.
“Nous avons encore sept otages dans le Golfe de Guinée” pour lesquels “des négociations sont en cours”, ainsi qu'“un otage en Somalie”.

“ Jamais, je ne me préoccupe” d'espionner des journalistes

_ Dans son intervention, le président Nicolas Sarkozy a assuré
que “jamais, à aucun moment, d'aucune façon”, il ne se préoccupait “d'espionner des journalistes”, à propos des soupçons de surveillance policière de la presse dans l'affaire Bettencourt.
“Jamais, à aucun moment, d'aucune façon, je me préoccupe de près ou de loin, des téléphones, des lieux et des rencontres des journalistes français”, a affirmé le chef de l'Etat.

_ Quant à sa décision de se représenter en 2012, le chef de l'Etat a dit qu'il la prendrait “peut-être” à l'automne 2011.

Ségolène Royal parle de "colère" et de "dégoût"

L'ex-candidate socialiste à la présidentielle a estimé que les Français auraient “de nouvelles raisons d'être en colère, et même dégoûtés”, après l'intervention télévisée du président de la République Nicolas Sarkozy.
_ Elle estime que le président s'était “montré inconscient de la gravité de la situation économique, sociale et morale en France”.

_ Pour François Bayrou, le président du Modem, Nicolas Sarkozy ne répond pas aux inquiétudes des Français.
“Il a très peu parlé des Français, des difficultés qu'ils rencontrent, des réponses qu'il devait leur apporter”.

Mikaël Roparz, avec agences

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