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Nicolas Sarkozy a accusé la CFDT d’ArcelorMittal d'avoir trahi "la confiance des salariés"

Dans un entretien accordé à trois journaux lorrains lundi 2 avril, le candidat de l’UMP Nicolas Sarkozy a accusé la CFDT d’ArcelorMittal à Florange (Moselle) d’avoir "trahi la confiance des salariés", assurant que "tout a été respecté" de son côté.
Article rédigé par Adrian Buffel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Nicolas Sarkozy en discours lors de son meeting de campagne à Paris le 31 mars (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Dans un entretien accordé à trois journaux lorrains lundi 2 avril, le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy a accusé la CFDT d'ArcelorMittal à Florange (Moselle) d'avoir "trahi la confiance des salariés", assurant que "tout a été respecté" de son côté.

Dans un entretien accordé à trois journaux lorrains (L'Est Républicain, le Républicain et Vosges-Matin) et publié lundi 2 avril, Nicolas Sarkozy a dénoncé l'attitude de la CFDT d'ArcelorMittal à Florange (Moselle). Il a aussi indiqué le chiffrage de son projet et commenté l'actualité, sans oublier de parler immigration et sécurité.

Sarkozy s'en prend à la CFDT d'ArcelorMittal

Lors de cet entretien, le président sortant a dénoncé l'attitude des syndicats et affirmé avoir tenu ses promesses vis-à-vis de la sidérurgie.

"Quant aux permanents de la CFDT, ils trahissent la confiance des salariés. Ils sont venus m'insulter et essayer de casser mon siège de campagne", a-t-il déclaré.

Quelque 150 salariés de l'usine de Florange, menés par la CFDT, majoritaire à Florange, mais aussi par la CGT et Force ouvrière, étaient venus manifester le 15 mars à Paris devant le siège de campagne de Nicolas Sarkozy. La police les avait délogés avec des gaz lacrymogènes.

"Ne confondons pas les salariés d'ArcelorMittal, que je ne laisserai pas tomber, et des syndicalistes qui trompent leurs adhérents en faisant de la politique au lieu de défendre l'intérêt des salariés", a-t-il ajouté.

En réponse, le chef de file de la CFDT à Florange, Edouard Martin, a dit sur RTL ne pas être étonné des propos du chef de l'Etat qui "plusieurs fois s'est fait fesser par M. Mittal".

"Ça ne m'étonne pas, depuis 2008, depuis l'épisode Gandrange, il est extrêmement vexé avec le dossier ArcelorMittal puisque plusieurs fois il s'est fait fesser par M. Mittal", a-t-il déclaré.

Le syndicaliste CFDT Edouard Martin devant le QG de campagne de Nicolas Sarkozy le 15 mars (THOMAS SAMSON / AFP)

Promesses tenues ?

Les syndicalistes de Florange, dont une vingtaine effectuent en ce moment une marche vers Paris qu'ils atteindront le 6 avril, veulent obtenir une décision de redémarrage de leurs hauts-fourneaux éteints depuis juillet 2011 pour l'un, octobre 2011 pour le second.

Le président de la République a rappelé avoir "obtenu" 17 millions d'investissements pour le site, des sommes pour la plupart déjà prévues, selon les syndicats.

Interrogé sur ses promesses passées concernant l'usine ArcelorMittal voisine de Gandrange, qu'il s'était engagé à sauver en 2008, il a assuré que "tout a été respecté".

Les installations avaient néanmoins fermé, ce qui avait entraîné la suppression de 575 des 1100 postes de travail.

La réaction des syndicats d'ArcelorMittal

Le programme de l'UMP chiffré

Le chef de l'Etat a assuré qu'il s'en tiendrait au chiffrage du programme de l'UMP, évalué à 115 milliards d'euros.

" Au nom de la France, j'ai pris des engagements vis-à-vis de l'Europe : 0 % de déficit en 2016, a-t-il souligné. Pour y arriver, j'ai prévu 115 milliards d'euros d'efforts, 75 milliards sur les dépenses, 40 milliards sur les recettes."

"Je continuerai la réforme de l'Etat et la réduction des dépenses, a-t-il ajouté. Il n'y a pas d'autre solution pour la France."

De la réindustrialisation

Interrogé sur l'un des principaux thèmes de la campagne, à savoir la réindustrialisation, Nicolas Sarkozy a maintenu le cap prévu par ses réformes et défendu son bilan.

"La ré-industrialisation est pour moi une priorité, a-t-il asséné. Si le coût du travail n'est pas allégé, les emplois seront encore détruits."

"J'ai aussi supprimé la taxe professionnelle et créé le crédit impôt recherche, a-t-il rappelé. Sans oublier les 35 milliards d'euros d'emprunts pour les investissements d'avenir."

Le candidat de l'UMP a renouvelé son intention de développer les "accords compétitivité-emploi".

"Ils rendront la liberté aux salariés et aux chefs d'entreprise pour parler aménagement du temps de travail, salaires, et emploi, a-t-il estimé. La loi ne peut pas tout régler, tout prévoir, tout interdire, ni tout normer. Il faut faire confiance aux entreprises."

Immigration et sécurité

Le président-candidat est revenu sur l'affaire Merah, accusant les socialistes "d'incohérence" en matière de sécurité.

"Il faut s'en tenir aux faits, a-t-il affirmé. Aucun texte que j'ai présenté n'a été voté par la gauche."

"Quand je pose la question de la sécurité des Français après les événements de Toulouse et Montauban, vous pensez que ça ne les intéresse pas ?"

Nicolas Sarkozy a estimé que son bilan en matière d'économie était positif.

"Nous faisons mieux, s'est-il félicité. Nous avions prévu 5,7 % de déficit public en 2011 et nous sommes parvenus à l'abaisser à 5,2 %."

Affaire Bettencourt

Le président sortant a balayé du revers de la main les interrogations qui pèsent sur le financement de sa campagne en 2007, dans le cadre de l'affaire Bettencourt.

"C'est la même histoire à chaque fois, a-t-il estimé. Un jour, ce sont les sous-marins pakistanais qui ont payé la campagne de 1995, un autre jour, c'est Kadhafi ou Madame Bettencourt. Au lendemain de la campagne, cela n'intéressera plus autant."

Mélenchon a "des idées"

Questionné sur Jean-Luc Mélenchon, qui est passé en troisième position dans la course élyséenne, selon un récent sondage, Nicolas Sarkozy a loué sa constance.

"C'est un homme de qualité, a-t-il insisté. Il a au moins un mérite : il défend des idées."

Le défaut du socialiste

Quant à François Hollande, il a accusé le candidat socialiste d'être indécis. Selon Nicolas Sarkozy, son principal défaut est "sa difficulté à prendre des décisions".

Pas de changement de style

Nicolas Sarkozy a affirmé qu'en cas de victoire à la présidentielle, il ne changerait pas fondamentalement de style.

"J'ai 57 ans, a-t-il déclaré. C'est difficile de changer. Vous savez, je suis plutôt très classique. Je crois dans mes convictions. J'ai appris du quinquennat la part de solennité et de symbole dans la fonction, très différente de celle d'un ministre."

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