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Municipales : les nationalistes corses en force au premier tour

FOCUS | Lors du premier tour des élections municipales, les nationalistes ont renforcé leur implantation sur l'échiquier politique corse. C'est le cas notamment à Bastia, où l'avocat Gilles Simeoni pourrait l'emporter au second tour face au clan Zuccarelli.
Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Les sondages étaient favorables avant le premier tour des élections municipales. Les nationalistes corses ont confirmé, dimanche soir, leur implantation dans la vie politique de l'Ile de Beauté. A Bastia, deuxième ville de Corse, le candidat modéré, Gilles Simeoni, est arrivé en seconde position (32,34%) juste derrière le candidat PRG Jean Zuccarelli (32,51%). Seules 29 voix les séparent.

"C'est un tsunami politique qui s'est abattu sur un système à bout de souffle de pouvoir sans partage dont les Bastiais ne veulent plus ", a déclaré Gilles Simeoni qui conduit la liste Inseme per Bastia (Ensemble pour Bastia).

Jean Zuccarelli s'est dit confiant dimanche soir, mais la réalité du vote lui est défavorable.

Gilles Simeoni, avocat de 46 ans, est en effet en passe de réussir là où il avait échoué en 2008, prendre la mairie au clan Zuccarelli. En troisième position et qualifié pour le second tour, François Tatti (divers gauche) réalise 14,64% des voix.

Il se positionne ainsi en arbitre de ce second tour, mais a toujours juré qu'il ne s'allierait pas à son ancien ami Jean Zuccarelli, s'estimant trahi quand le père de ce dernier lui a refusé sa succession. Hors seule cette alliance pourrait compromettre une victoire nationaliste.

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Pourfendeur inlassable du clan Zuccarelli dont il dénonce notamment le clientélisme et le républicanisme ombrageux, Gilles Simeoni peut lui compter sur les voix de l'autre liste nationaliste (5,40%) et sans doute du report de voix venues des listes non qualifiées, dont celle de l'UMP Jean-Louis Milani, qui se définissait avant le premier tour comme "l'opposant n°1 au clan Zuccarelli ".

Les nationalistes "ont rendez-vous avec l'histoire ", titrait ce lundi le quotidien Corse-Matin, évoquant une "victoire nationaliste à fort retentissement national " alors que l'accession aux responsabilités dans les grandes villes de ce courant politique désormais très implanté dans la société insulaire était encore impensable il y a quelques années.

A Ajaccio, les nationalistes en "faiseurs de roi "

Et Bastia n'est pas la seule ville où ils réalisent de bons scores. A Ajaccio, première ville de l'Ile, la liste unique composée d'autonomistes, d'indépendantistes et de personnalités d'ouverture est arrivée troisième et peut se maintenir au second tour grâce à ses 10,77%.

"Nous allons constituer l'épicentre de la vie politique ajaccienne et peser très fortement et de façon constructive ", a déclaré le chef de file de la liste José Filippi évoquant la présence des siens au futur conseil municipal où ils n'avaient pu entrer en 2008 en présentant alors trois listes.

En attendant, ils apparaissent en position de "faiseurs de rois " pour le second tour qui opposera le maire DVG sortant Simon Renucci arrivé en tête avec seulement 1,4% des voix d'avance sur le jeune député UMP Laurent Marcangeli.

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