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Municipales : le "front républicain" à l'épreuve des réalités locales

Alors que le parti socialiste a appelé au front républicain pour faire barrage au Front national lors du deuxième tour des élections municipales, la situation semble plus compliquée sur le terrain. Plusieurs têtes de listes hésitent, en dépit des menaces de retrait de l'investiture. C'est le cas à Béziers ou les militants socialistes et Jean-Michel Du Plaa – à la tête de la liste PS arrivée troisième – entendent se maintenir pour le second tour.  
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Maxppp)

Jean-Marc Ayrault dès dimanche soir, Harlem Désir et David
Assouline ce lundi. Dès l'ampleur de la défaite enregistrée – et la présence de
nombreuses listes Front national au deuxième tour digérée – le Premier
ministre, le premier secrétaire du parti socialiste et le porte-parole du PS
ont largement appelé à faire barrage au FN à l'occasion du deuxième tour.

Harlem Désir a ainsi annoncé dès lundi le retrait des listes
PS à Saint-Gilles et à Tarascon...Une ville où la liste socialiste n'est pas
qualifiée. Il fallait comprendre qu'il y avait un "appel à voter pour
faire battre le Front nationa
l", a expliqué ensuite le secrétaire national
du PS aux élections, Christophe Borgel. Une position  que le PS veut faire appliquer dans toutes
les villes où le PS se retrouve troisième derrière le FN et une liste de droite
"traditionnelle".

Menaces d'exclusion

"Il y a 300 et quelques triangulaires où le FN est
présent au deuxième tour et il y en a moins de dix où cette question qu'on pose
là est posée
", détaille Christophe Borgel. Parmi ces villes, Béziers,
Fréjus, Brignoles, Cogolin, Valréas, Le Pontet et Perpignan.

Si le principe du désistement semble acquis dans les
instances du PS, les choses semblent plus compliquées sur le terrain. Car en
dépit des annonces d'Harlem Désir – et des menaces de David Assouline de
retirer l'investiture  socialistes des listes
qui "prendraient localement le risque " de se maintenir, plusieurs
élus ont ou envisagent de passer outre les consignes de Solférino.

Le PS va se maintenir à Béziers 

À Béziers, les militants PS et Jean-Michel Du Plaa à la tête de liste PS arrivée troisième sont favorables
à un maintien au deuxième tour. Cela pourrait favoriser la victoire de Robert ménard, soutenu par le FN est arrivé premier.

"Vous ne pouvez pas expliquer que la municipalité actuelle est responsable de la situation
de cette ville et dire 'on va quand même essayer de les en sortir et on va faire
roue de secours'
", explique Jean-Michel Du Plaa à France Info. "Si
vous faites ça, un certain nombre de cadres du Fn auront comme argument que
l'UMPS en danger cherche à sauver sa place pour 
barrer la route au FN"
, poursuit-il en ajoutant :

"Je ne crois pas que la majorité municipale actuelle
puisse empêcher Robert Ménard de l'emporter." 

À Béziers, le
candidat UMP Elie Aboud, arrivé deuxième position dimanche ne décolère pas
contre la décision de son concurrent. "C'est une réaction de surprise car
je ne sais pas où se trouve le bon sens républicain. La tête de liste
n'applique pas les consignes du parti socialiste. C'est un geste irresponsable
",
explique-t-il.  

La doctrine du "ni-ni"

À Fréjus, la candidate socialiste, arrivée
quatrième, envisagerait selon Francetvinfo de se maintenir sauf si un accord de
fusion est trouvé avec les deux listes de droite. Hésitation aussi à Perpignan
et Brignoles où des décisions seront
annoncées au plus tard mardi midi.

D'autant que bons nombres de militants sont amers et
regrettent que ce front républicain ne s'applique qu'à la gauche. Ce que résume
le député socialiste Yann Galut qui explique que "la mort du front
républicain est désormais manifeste car il ne fonctionnerait que dans un seul
sens
".  L'UMP a en effet décidé d'appliquer
la stratégie du "ni-ni". Pas d'alliance avec la gauche, pas d'accord
avec le FN.

L'UDI veut aussi des désistements

Une doctrine, contestée, qui pose problème à droite puisque
dans le même temps, l'UDI – alliée de l'UMP – a demandé lundi au PS et à l'UMP de
se retirer dans neufs villes pour faire échec au FN (Fréjus, Brignoles,
Cavaillon, Saint-Gilles, Carpentras, Tarascon, Beaucaire, Cogolin,
Forbach) et a de son côté retiré sa
candidate à Forbach.

Et lundi soir, Marine Le Pen – la présidente du FN – a
affirmé qu'une poignée d'accords étaient possibles pour le FN. Histoire de
brouiller encore un peu plus les pistes et de rester au centre du jeu électoral
durant cet entre-deux tours. 

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