Mort de Robert Badinter : "Il est déjà au Panthéon de nos cœurs", réagit son ami Laurent Fabius

Robert Badinter "aurait été un président [de la République] magnifique", lui rend hommage sur France Inter l'actuel président du Conseil constitutionnel.
Article rédigé par franceinfo
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Laurent Fabius (D) et Robert Badinter (G), le 8 mars 20216. (DOMINIQUE FAGET / AFP)

Robert Badinter est "déjà au Panthéon de nos cœurs", réagit samedi 10 février sur France Inter, Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel. Il confie "sa tristesse infinie", au lendemain de la mort de l'ancien garde des Sceaux. Les deux hommes étaient amis depuis près de 50 ans. "La question est de le transférer au panthéon réel. Si la famille est d'accord, c'est une évidence", ajoute Laurent Fabius, à l'instar d'Adline Hazan, la présidente d'Unicef France sur franceinfo. Il rappelle la devise inscrite sur le fronton du Panthéon : "Aux grands hommes la Patrie reconnaissante". Et "c'est un grand homme".

Laurent Fabius se souvient de sa première rencontre avec Robert Badinter, "il y a 49 ans parce que François Mitterrand lui avait confié la tâche de préparer une charte des libertés". Il "cherchait, comme on dit, 'un agrégé sachant écrire' et j'étais à l'époque un jeune agrégé sachant écrire au Conseil d'État et j'étais socialiste", raconte Laurent Fabius. Très rapidement, ils sont devenus amis après des discussions "sur les libertés puisque c'était le thème" ou sur "le rugby". Une amitié qui a duré "toute la vie". Ils déjeunaient ensemble "à peu près une fois par mois, soit au Conseil constitutionnel, soit chez lui".

"Il n'aimait pas beaucoup la politique"

Robert Badinter lui a présenté l'ancien chef d'État François Mitterrand. "On a préparé ensemble la campagne de Mitterrand en 1980. On était spécialiste de ce qu'on appelle aujourd'hui les 'punchlines', on fabriquait les phrases ensemble. On était très fiers lorsque Mitterrand, dans ses meetings, reprenait les petites phrases", se souvient-il. Les deux hommes ont ensuite travaillé au sein du même gouvernement. Laurent Fabius a été notamment le Premier ministre de François Mitterrand. Pour décrire Robert Badinter, celui qui est aujourd'hui président du Conseil Constitutionnel évoque

Robert Badinter (G) et Laurent Fabius (D), le 23 mai 1984. (MICHEL CLEMENT / AFP)

"un homme extrêmement structuré, très précis, connaissant parfaitement le droit et animé par une passion totale pour les causes multiples qu'il plaidait".

Il salue "la pureté" des convictions de son ami. Robert Badinter a occupé des fonctions au sommet de l'État et pourtant, "il n'aimait pas beaucoup la politique", selon Laurent Fabius. "Entre l'idéal et le réel, il y a des compromis tellement importants à faire".

"Il préférait l'idéal au réel."

Laurent Fabius

à France Inter

François Mitterrand "m'avait dit qu'il le soutiendrait" s'il se présentait à la présidentielle, raconte Laurent Fabius estimant que Robert Badinter "aurait été un président [de la République] magnifique". Il tient aussi à souligner que son ami était aussi "passionné de musique, de littérature, de théâtre".

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