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Montreuil : climat malsain autour de la campagne des municipales

Montreuil est la seule ville de plus de 100.000 habitants dirigée par les Verts, mais lors des prochaines municipales elle risque de leur échapper au profit d'un socialiste ou d'un ancien communiste. Dans cette commune de Seine-Saint-Denis, cinq candidats sur six sont de gauche, et ils se livrent une guerre sans merci.
Article rédigé par Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (SIPA)

Dominique Voynet l'avait annoncé au mois de novembre, elle ne se représente pas lors des municipales de mars prochain. La maire écologiste sortante dénonce depuis un climat politique "violent et grossier " à Montreuil.

Sa succession aiguise en effet les appétits. Six candidat se sont déjà déclarés, dont cinq étiquetés à gauche. Et tous les moyens sont bons pour conquérir la mairie, chacun accusant l'autre d'intimidation, de pression, de calomnie. "Je n'ai pas réussi à réconcilier l'ensemble de ces familles politiques qui se battent à coup de rumeur, de ragots et d'insultes ", explique Dominique Voynet.

Dominique Voynet a jeté l'éponge en raison de ce climat malsain, mais pas seulement. Elle explique aussi qu'elle ne voulait pas faire campagne en promettant des emplois et des logements à tour de bras comme le font certains.

Dans le viseur de Dominique Voynet, Jean Pierre Brard est en première ligne. L'ancien communiste, battu en 2008 par l'ancienne ministre, il reste seigneur en son domaine. Il est resté à la tête de Montreuil pendant près de 25 ans et espère reconquérir la mairie en mars prochain, persuadé qu'il aura sa revanche. Dans les rues de la ville, tout le monde le connaît, tout le monde le salue. Il a même des fans, comme cette aide soignante qui explique "qu'il n'y a jamais eu mieux que lui ".

L'ancien député maire demande des nouvelles de la famille, s'intéresse, propose de l'aide.
C'est la "méthode Brard", mais en aucun cas du clientélisme assure l'ancien communiste. "Quand on défend sa ville, il ne s'agit pas de choses légales ou pas légales, mais de choses légitimes ", assure-t-il.

Jean-Pierre Brard n'est pas le seul à user de ces méthodes selon Dominique Voynet. Le socialiste Razzi Hammadi est également montré du doigt par la maire sortante. Mais le jeune loup du PS assume. Pour lui non plus ce n'est pas du clientélisme , cela s'appelle "rendre service ".

Lui aussi se voit déjà maire de Montreuil et multiplie les rencontres pour sa campagne.

Razzi Hammadi a d'ailleurs quelque peu forcé la main de son parti pour imposer sa candidature, au point que le PS a envoyé un émissaire pour dissuader Dominique Voynet de rempiler. Le Parti socialiste craignait un clash avec EELV empêchant toute alliance avec les Verts à Marseille dès le premier tour. Un accord qui a justement été conclu ce week-end.

Les municipales de Montreuil devrait essentiellement se jouer entre Jean-Pierre Brard et Razzy Hammadi, même si ce dernier risque de payer son appartenance à la majorité. Sur le marché, les remarques fusent contre la politique de François Hollande et le candidat socialiste a bien du mal à ancrer le débat localement.

Il ne désespère pas de rallier dès le premier tour le candidat vert soutenu par Dominique Voynet, Ibrahim Dufriche. Sans quoi, il sera difficile de s'imposer face à Jean-Pierre Brard.

Les six candidats déclarés : Jean-Pierre Brard (ex-PC), Razzy Hammadi (PS), Manon Laporte (UMP), Ibrahim Dufriche-Soilihi (EELV), Patrice Bessac (PC), et Mouna Viprey (ex-PS).

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