Menace djihadiste : un nouveau rapport et presque rien de neuf
Les députés (LR) Eric Ciotti et Patrick Mennucci (PS) soumettent ce mardi le rapport de leur commission d'enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes. Un rapport parlementaire censé amener de nouvelles pistes pour lutter contre le phénomène.
Sur la déjà longue étagère des études et rapports consacrés au djihad, ces travaux parlementaires menés durant six mois n’amènent pas vraiment d’éléments nouveaux sur la compréhension et la lutte contre les filières et les individus djihadistes.
Les mesures proposées ont déjà été identifiées : isolement et tri des "leaders recruteurs " en prison, nécessité d’augmenter voire de doubler les effectifs de la DGSI consacrés à la lutte anti-terroriste, création de centres "à la danoise" pour prendre en charge les jeunes "de retour de zones de conflit " (ceux qui ne font pas l'objet de poursuites judiciaire) et meilleur contrôle des entrées et des sorties de l’Hexagone (avec la généralisation au niveau européen du PNR, le fichier des passagers aériens).
Une proposition est cependant intéressante : étendre la saisine des affaires terroristes aux juridictions de Lyon ou de Marseille pour soulager les neuf magistrats de la section anti-terroriste de Paris qui gèrent près de 160 enquêtes actuellement.
Pour Eric Ciotti, la France "n’anticipe pas"
Sur France Info, Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes a estimé que la France était "en retard d’une guerre ", et qu’elle n’anticipait pas. "La France est engagée sur un long chemin tragique et pour qu’il ne se concrétise pas il faut prendre des dispositions et avoir une vision globale avec des mesures financières, des recrutements qui soient programmés sur les prochaines années. Il ne faut pas réagir à un attentat sous le coût de l’émotion mais planifier une vraie stratégie globale de lutte contre le terrorisme qui passe par une lutte contre les sources du terrorisme ", a dit le député.
"On a le sentiment d’être en retard d’un guerre" (Eric Ciotti)
D’un point de vue international, "il faut isoler les pays qui eux-mêmes ont des contacts avec Daech. Il faut responsabiliser la Turquie qui joue un double-jeu dans ce débat. Il faut que les nations qui ont un comportement ambigü soient placées devant leurs fautes. Cette attitude nourrit ces réseaux terroristes ", estime Eric Ciotti qui pense que "la communauté internationale ne réagit pas avec les moyens et la force nécessaire ".
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