Meilleur apprenti de France, Armando envisage "d'embaucher des Français"
Armando Curri, un jeune Albanais de 19 ans désigné meilleur apprenti menuisier de France, a finalement reçu sa médaille ce mercredi au Sénat. Privé initialement de cérémonie parce que sans-papiers, il a aussi obtenu un titre de séjour provisoire. L'acceuil au sein de la Haute assemblée n'a pas été des plus chaleureux.
"Je ne réalise même pas parce que c'est une histoire qui a été rapide, clairement incroyable ", a réagi Armando Curri avant le début de la cérémonie au Sénat mercredi. Il y a moins de deux jours, il n'était pas invité à cette cérémonie des meilleurs apprentis de France parce qu'il fait l'objet depuis sa majorité d'une obligation de quitter le territoire français. C'est mardi après-midi que le président du Sénat, Gérard Larcher, a fait savoir que le jeune Albanais serait reçu lui aussi. Une décision qu'il a expliquée ce mercredi matin.
"J'ai pris la décision d'accueillir ce jeune parce qu'il est le symbole d'une réussite" (Gérard Larcher)
Une bonne nouvelle pour Armando qui va aussi bénéficier d'une régularisation provisoire. "Je suis très content et très fier. J'ai à coeur tous les gens qui m'ont aidé pour mes démarches. Je n'ai même pas de mots à dire". Arrivé en France "un peu clandestinement", le jeune homme entend bien s'intégrer en France et "pourquoi pas" monter son entreprise. "Je pourrais embaucher des Français plus tard..."
Meilleur apprenti de France, Armando envisage "d'embaucher des Français" - il répond à Célyne Bayt-Darcourt
Armando garde d'autant plus le moral que l'accueil au Sénat n'a pas vraiment été chaleureux. Outre l'agacement du président de la commission nationale des meilleurs apprentis de France, qui s'est plaint de l'intérêt jugé trop exclusif que les médias portaient au jeune menuisier, le président du Sénat, Gérard Larcher, n'a pas débordé de chaleur. Excédé par la polémique qui a précédé la venue d'Armando, il est essentiellement venu faire une mise au point : "J'ai pris la décision après avoir informé le cabinet du ministre de l'Intérieur, d'accueillir ce jeune parce qu'il était le symbole d'une réussite ". "Il est parti un peu vite ", commente l'apprenti. "Je suis régularisé, c'est ça qui compte le plus. Après, ce que pensent les gens, du mal ou du bien... ". La tête toujours froide, Armando refuse les demandes d'interviews pour le lendemain. Il ne peut pas : il a école.
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