Mediator : Servier ne veut pas payer pour tous les responsables
Dans une interview au Journal Du Dimanche, Xavier Bertrand donne une semaine aux laboratoires Servier pour revoir leur proposition en matière d’indemnisation des patients victimes du Mediator.
_ Et surtout, le ministre de la Santé estime que c’est au laboratoire d’indemniser intégralement les victimes. Ce n’est "qu’à cette condition que les laboratoires pourraient demander aux victimes de renoncer à des poursuites devant les tribunaux", poursuit Xavier Bertrand.
A responsabilité partagée, indemnisation partagée, répond en substance la firme de Jacques Servier. "De toute évidence dans cette affaire, la responsabilité est partagée entre l’Etat et le groupe pharmaceutique. Donc il n’y a pas de raison que Servier soit le seul à assumer tous les préjudices financiers", affirme le porte-parole du groupe pharmaceutique.
_ Au passage, Servier se dit "un peu surpris du ton de la réaction du ministre de la Santé", faisant valoir le "bon climat" qui prévaut avec Claire Favre, mandatée par le gouvernement pour trouver un terrain d’entente entre les victimes et les laboratoires.
L’agence du médicament coresponsable
Dans un rapport au vitriol remis à la mi-mars, les professeurs Bernard Debré et Philippe Even avaient étrillé l’agence française du médicament (Afssaps), coresponsable, selon eux, du scandale du Mediator. "L’Afssaps a échoué partout", écrivaient les deux pontes de la médecine.
Début février, le groupe Servier avait provisionné à hauteur de 20 millions d’euros un fonds d’indemnisation pour les victimes. Et proposé il y a quelques jours d’indemniser les victimes qui renonçaient à poursuivre le groupe en justice.
Le Mediator, un anti-diabétique prescrit comme coupe-faim, a fait entre 500 et 2.000 morts avant d'être retiré du marché en 2009.
Gilles Halais, avec agences
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