Martine Aubry promet un milliard d'euros et 10.000 emplois pour la Culture
Le 15 juillet, au Festival d'Avignon, la candidate à la primaire socialiste avait proposé d'augmenter de façon significative le financement de la culture. Une annonce réitérée dans une tribune, publiée dans Le Monde.
En cas de victoire de la gauche en 2012, Martine Aubry s'engage à augmenter le budget de la Culture de 30 à 50% : 200 millions d'euros de plus par an pour l'Etat. "Cet effort commencera par le financement de 10.000 emplois d'avenir, 10.000 jeunes formés à la médiation culturelle", écrit la maire de Lille.
La candidate à la primaire socialiste dit aussi vouloir "consolider et rendre plus juste l'intermittence qui permet à des milliers d'artistes de faire face aux aléas de la création, et qui donne le temps et la liberté d'inventer". Elle souhaite renforcer "le rôle du mécénat", qu'il faut, selon elle "élargir et inciter à prendre des risques".
"Le premier de nos grands travaux c'est l'éducation artistique", affirme par ailleurs l'ancienne numéro un du Parti socialiste, qui propose d'inscrire "la connaissance et la pratique de la culture dans le socle commun" de l'Education nationale. Elle promet ainsi que, "dès 2012, chaque enfant pourra se rendre deux fois par an dans un musée, un atelier, au concert ou dans un lieu de spectacle de danse ou de théâtre".
Par ailleurs, Martine Aubry estime que "la révolution" du numérique "exige de construire de nouvelles règles" et ne doit pas être "combattue avec des lois répressives et inefficaces". Pour "garantir" une rémunération équitable des auteurs, elle préconise de "mobiliser une part substantielle de la richesse créée sur les réseaux numériques" et d'instaurer "une contribution modeste et forfaitaire de chacun à la création".
Attaquée par la droite sous l'angle de l'irresponsabilité budgétaire, Martine Aubry souligne qu'une hausse de 200 millions d'euros par an pendant cinq ans du budget de la culture n'est qu'une goutte d'eau par rapport aux "cadeaux fiscaux" de l'actuel gouvernement. "Un milliard d'euros, c'est moins que le coût pour l'Etat de la récente réforme de l'impôt sur la fortune ! C'est un redéploiement que l'on peut assumer, au regard des cadeaux fiscaux que nous supprimerons", poursuit-elle.
L'ex-Première secrétaire du PS également critiquée dans son propre camp... Notamment par le candidat à la primaire socialiste Manuel Valls, qui avait jugé cette proposition intenable lorsqu'elle l'avait une première fois proposée il y a deux semaines. François Hollande avait également pris ses distances avec cette idée.
S'il gagne la prochaine présidentielle, le PS prévoit de créer 300.000 emplois dits d'avenir dans les domaines de l'innovation environnementale et sociale pour un coût estimé à 3,6 milliards d'euros. Cependant Martine Aubry a - comme François Hollande - fait sienne la promesse de la France de ramener le déficit public à 3% du produit intérieur brut en 2013 - la limite fixée par le Pacte de stabilité européen - contre 7,1% fin 2010.
Le ralliement du PS à cet objectif lève un risque politique sur un possible relâchement de l'effort de redressement des comptes publics à la faveur d'une éventuelle alternance, même si les socialistes, comme la majorité actuelle, n'ont pas encore dit précisément comment ils comptaient y parvenir.
Malgré l'accord des deux principaux partis de gouvernement sur la trajectoire de réduction du déficit, les deux camps s'accusent de mauvaise gestion des finances du pays. Après l'appel de Nicolas Sarkozy à l'union sacrée pour remettre en ordre les comptes publics, le gouvernement accuse l'opposition de prendre le parti des déficits, arguant de son refus de soutenir l'inscription dans la Constitution d'une "règle d'or" budgétaire.
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