Violences des mineurs : "Je trouve que l'autorité va à Gabriel Attal comme un tablier à une vache", tacle Marine Le Pen

Avant le discours attendu du Premier ministre sur la question de la violence des mineurs, des cadres du RN ont déjà dénoncé l'inaction du gouvernement.
Article rédigé par franceinfo
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La présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, Marine le Pen, le 9 avril 2024. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Le tacle. Gabriel Attal a dénoncé jeudi matin l'"addiction d'une partie de nos adolescents à la violence", appelant en conséquence à "un vrai sursaut d'autorité" et à une "mobilisation générale de la Nation" pour "juguler la violence". Le Premier ministre était à Viry-Châtillon, ville d'Essonne récemment marquée par la mort de Shemseddine, 15 ans, passé à tabac près de son collège. "Il y a deux fois plus d'adolescents impliqués pour coups et blessures, quatre fois plus pour trafic de drogue, et sept fois plus dans les vols avec armes que dans la population générale", a-t-il énuméré, en ciblant également "l'entrisme islamiste qui va croissant". 

Un discours volontairement axé sur l'autorité - à l'occasion de son centième jour à Matignon - qui était particulièrement attendu par Marine Le Pen. Depuis la Réunion, la cheffe des députés Rassemblement national avait déjà préparé sa réponse, avant même le discours : "J'ai vu qu'il [Gabriel Attal] comptait faire un discours sur l'autorité. Comme le dit une réflexion populaire, je trouve que l'autorité va à Gabriel Attal comme un tablier à une vache", a taclé Marine Le Pen.

Selon elle, ces 100 premiers jours de Gabriel Attal à Matignon, c'est "énormément de communication", avec une posture d'autorité et de fermeté de façade : "Il [Gabriel Attal] a des qualités de communication, c'est pour ça qu'il a été successivement porte-parole du parti, puis porte-parole du groupe, puis porte-parole du gouvernement et il est maintenant porte-parole du Président."

"Dissoudre l'Assemblée nationale"

"Le sens de l'autorité, ce n'est pas faire des promesses et des discours pseudo virils, mais d'appliquer la loi", avait également fustigé sur France Inter Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme. Accusant le Premier ministre de tenir "toujours les mêmes discours" et le gouvernement de ne rien apporter de nouveau, il estime que "le problème des lois en France, c'est qu'elles ne sont pas appliquées". Le président délégué du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale a appellé l'exécutif à "répondre à la délinquance, à la criminalité" en apportant une "réponse ferme, immédiate, systématique", avant de mettre en avant le programme de son parti. Il plaide ainsi pour la création de "peines systématiques, courtes peut-être au début".

Jean-Philippe Tanguy souhaite que "chaque adolescent, chaque mineur qui enfreint la loi, en particulier quand il s'attaque à l'intégrité physique d'une personne, ait une réponse pénale immédiate". Il évoque notamment "le développement de centres fermés, la suppression des allocations familiales pour les parents défaillants, quand ils n'accompagnent pas leurs enfants, quand ils ne se battent pas pour eux". L'élu du Rassemblement national insiste surtout sur la nécessité, selon lui, d'avoir "la volonté d'appliquer" les lois.

Une pression mise sur l'éxécutif à mettre en perspective avec les élections européennes : Marine Le Pen s'imagine ainsi remplacer Gabriel Attal par Jordan Bardella. Depuis la Réunion, elle a ainsi lancé un défi au président de la République au cas où la liste du Rassemblement national arrive comme prévu par les sondages en tête du scrution du 6 juin prochain : "À partir du moment où il subit un échec électoral, bien sûr, il doit en tirer les conséquences et doit dissoudre l'Assemblée nationale". Et pour pousser Emmanuel Macron à la dissolution, la cheffe des députés RN appelle les électeurs à pratiquer le vote "sanction".

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