Marine Le Pen veut créer un secrétaire d'état à la fraude sociale
Jeudi 15 mars, Marine Le Pen a participé à un banquet patriotique du FN à Palavas-les-Flots. C'est son premier meeting depuis l'obtention des 500 signatures. Elle propose la création d'un secrétariat d'état à la fraude sociale.
Double ration de Marseillaise, serait-cela la nouvelle campagne annoncée par Marine Le Pen, mardi à Hénin-Beaumont ? Un retour aux fondamentaux?
En plein milieu du meeting, la salle entonne l'hymne national réservé d'habitude pour la fin des discours. Beaucoup de visages sont maquillés aux couleurs tricolores comme pour les matchs de foot. La candidate est qualifiée pour la phase finale de l'élection présidentielle.
"Ca y est mes amis, on a les signatures! " Ainsi, Mme Le Pen débute son discours.
Pan sur la gauche
Dans la région du sénateur Navarro, la présidente du FN entame un violent réquisitoire contre la gauche et François Hollande. "Les trois plus puissantes fédérations socialistes sont les trois plus corrompues", s'exclame-t-elle évoquant donc l'Hérault, le Pas-de-Calais et les Bouches-du-Rhône.
Une gauche accusée d'avoir contaminé la France par l'esprit d'assistanat. Une gauche accusée "de fermer les yeux pour acheter la paix civile et la paix sociale". "La France est en train de créer des profiteurs et des fraudeurs. Ceux d'en bas et ceux d'en haut. Ceux-là aussi il faudra penser à les décrocher", déclare la présidente du FN.
Elle annonce la création d'un secrétariat d'état à la fraude sociale et encourage des enquêtes de voisinage au niveau des mairies pour contrôler les familles qui bénéficient des diverses aides sociales.
Pan sur la droite
Mais elle réserve ensuite ses attaques à la droite présentée "comme la honte de la politique française car elle s'est vautrée dans l'immoralité".
"Nicolas Sarkozy change d'avis plus vite que son ombre", ajoute-t-elle pointant ses revirements dans la polémique sur la viande halal. Applaudissements dans la salle. "Nicolas Sarkozy est un menteur. Il croit que tout le monde a hiberné ou vécu dans une grotte depuis cinq ans.", poursuit-elle. Les huées redoublent.
"Candidat contre lui-même, il arrive en même temps à faire la majorité et l'opposition. Ce n'est plus l'hyper-président, c'est de la schizophrénie", conclue-t-elle.
Le reportage de France 3
"Dictature du malheur"
Mme Le Pen renvoie dos à dos les gouvernants depuis trente ans :"Sarkozy, comme Jospin, Chirac ou Mitterrand ont fait vivre notre pays dans la dictature du malheur".
Et pour sortir de cette dictature, la candidate, qui se présente une nouvelle fois comme mère de famille (elle a trois enfants), estime que "tout se joue à l'école". "Une France qui gagne c'est une France qui encourage les meilleurs, une France qui promeut les talents et le travail", résume-t-elle en une formule que n'aurait pas reniée M. Sarkozy.
Volià, peut-être un effet de la lutte que se livrent les deux candidats. C'est au tour de la représentante du FN de venir chasser sur les terres du champion de l'UMP. Du moins, sur les expressions et les tournures de phrases. Une stratégie offensive et non de simple défense de son territoire. Pour empêcher le président de la République de lui capter des voix, autant aller lui en prendre.
A la sortie de ce premier discours post 500 signatures, le millier de militant semble visiblement satisfait. "On est bien. Je me suis senti chez moi", témoigne l'un d'entre eux, suggérant un retour aux sources.
Avec les pêcheurs de Sète
Auparavant dans l'après-midi, sur le port de Sète, elle avait rencontré des marins pêcheurs. Ils venaient de conduire une grève contre la hausse du prix des carburants. Elle leur a promis de "tenir tête à Bruxelles".
La petite-fille de pêcheurs s'était déjà rendu sur le port de Boulogne avant Noël.
"Je lui mets une note de ving sur vingt. Elle nous a écouté, elle a tout compris", témoigne l'un d'entre eux. Le patron d'une coopérative du port explique que tous les candidats sont les bienvenus à Sète et "qu'il ne fait pas de politique".
"Vous allez demander l'origine de la main qui vient vous secourir quand vous vous noyez ?", rétorque un autre pêcheur.
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