Marine Le Pen s'adresse à nouveau à la France des invisibles
Samedi 7 avril, Marine Le Pen tenait un meeting à Lyon. Elle n' a pas répondu directement à Nicolas Sarkozy qui, hier à Caen, s'est adressé aux électeurs du Front national. Elle est revenue à des thématiques plus sociales à deux semaines du scrutin.
De notre envoyé spécial à Lyon- Quelquepart entre "Combien ça coute" et "Sans aucun doute". Telle est la tonalité adoptée, samedi 7 avril après-midi, par Marine Le Pen en meeting à Lyon.
Discours anti fiscalisme
"Ce sont toutes les injustices que je veux débusquer et combattre", affirme la candidate du Front national.
Et la plus criante à ses yeux est "l'injustice fiscale". "L'impôt est devenu injuste en France. Ce sont les classes moyennes et les classes populaires qui en payent le plus".
Par ce biais de la fiscalité , Mme Le Pen revisite son programme déjà énoncé pendant la campagne. Elle évoque des questions de vie quotidienne : critiques de la grande distribution ou encore la défense des automobilistes contre les amendes routières. C'est une façon de concilier l'antienne habituelle du FN contre le fiscalisme avec le discours social porté par la candidate.
Retour des Invisibles
Bref, c'est le retour de la France des Invisibles auxquels elle s'adressait en début de campagne. "Vous avez été volés. Je suis la candidate de ceux à qui on a tout pris", s'exclame Mme Le Pen.
Le tournant sécuritaire, entamé en février et renforcé par les événements de Toulouse et Montauban, est donc mis de côté, (provisoirement ?), à deux semaines du scrutin. Mme Le Pen ne cite le nom de Mohammed Merah qu'une seule fois mais est alors très applaudie par la salle. Mais elle ne parle pas d'islam ou de viande hallal.
Ceci s'explique par le faible impact du discours contre l'islamisme radical dans les sondages. Mais il était prévu de revenir aux préoccupations sociales qui occupent les cinq premières pages de la brochure programmatique qui va être distribuée à des millions de Français.
C'est aussi une façon de tenter de contrer l'ascension de Jean-Luc Mélenchon.
"La difficulté des deux dernières semaines de campagne, c'est qu'il faut continuer à parler des thématiques du programme mais aussi travailler le positionnement politique et se confronter à ses adversaires', explique Nicolas Bay, porte-parole de la campagne.
"Fascisme doré"
Mme Le Pen renvoie dos à dos tous les candidats, "qui ont tous dans le dos la marque des banques qui les sponsorisent". Y compris Jean-Luc Mélenchon, présenté comme "l'idiot triplement utile". Sous entendu à Nicolas Sarkozy et François Hollande et aux deux réunis dans le sens où il fait mine d'être le candidat anti-système. Gros applaudissements dans la salle.
"Je suis la seule candidate de l'insurrection populaire, la seule candidate anti-système", proclame t-elle. La seule, selon elle, à ne pas céder "à la dictature des banques qui s'apparente à un fascisme doré qui ne dit pas son nom".
Ce n'est qu'à la fin de son discours que la candidate du FN cible spécifiquement le président de la République, fustigé pour "son manque d'amour de la France". "Sarkozy a chois son camp. Nous aussi. Et ce n'est pas le même".
Enfin, elle termine par un appel aux abstentionnistes. "Pas un seul Français qui veut que ça change ne doit rester chez lui le 22 avril", conclut Mme Le Pen, avant de saluer la salle sous une pluie de confettis tricolores.
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