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Manuel Valls veut un "thermomètre qui fonctionne" pour évaluer la délinquance

Le ministre de l'Intérieur estime qu'il faut revoir en profondeur le mode d'évaluation de la délinquance en France.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, salue des policiers à Paris, le 12 décembre 2012. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Faut-il revoir la méthode en profondeur ? Interrogé par Le Figaro, mardi 18 décembre, Manuel Valls insiste sur une réforme du mode d'évaluation de la délinquance, une question qui avait suscité un violent différend gauche-droite mi-novembre. Dans cette interview, le ministre de l'Intérieur insiste sur la nécessité d'évaluer le phénomène sur la durée, et sur la réforme de l'outil statistique, qui doit entrer en vigueur au 1er janvier 2013. 

"Rétablir un thermomètre qui fonctionne"

"Cela fait dix ans que l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales répète que les courbes de la criminalité ne peuvent se calculer avec pertinence que sur des durées suffisamment longues, et donc qu’une hausse subite n’existe pas scientifiquement", déclare le ministre. "Dès mon arrivée, j’ai cessé la pratique qui consistait à fixer aux chefs de service l’évolution chiffrée qu’ils devaient atteindre en fin d’année", souligne-t-il. "Tout le monde sait que cela conduisait à des distorsions statistiques."

En matière d'estimation de la délinquance, Valls veut "rétablir un thermomètre qui fonctionne et qui donne le vrai état de la température, sans qu’on l’ait préalablement passé au congélateur (...) C’est pourquoi, notamment, je généralise la préplainte en ligne". Selon le ministre, "il ne s’agit pas de perpétuer un système dans lequel la sous-déclaration et, hélas, trop souvent, la difficulté de déposer plainte sont très importantes. Il s’agit d’avoir enfin le courage d’assumer la révélation de tous les actes de délinquance, par exemple en matière de violences intrafamiliales et à l’égard des femmes."

Mauvais chiffres en novembre

"Le bilan statistique de novembre n’est guère réjouissant", assure le journal conservateur, citant "les tableaux de bord mensuels de la police et de la gendarmerie", qui ne sont plus publiés par l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. "La délinquance générale a augmenté de 5,6%, avec près de 15 000 victimes de plus en un mois (295 000 faits constatés [en novembre 2012] contre 280 000 en novembre 2011)". Le Figaro n'hésite pas à parler d'une "dégradation tous azimuts".

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