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Ma première semaine d'homme libre : Hervé Ghesquière, invité exceptionnel de France Info

Ex-otage en Afghanistan, Hervé Ghesquière se veut "plus fort, plus serein, plus mature"... Une semaine, déjà, de liberté. Depuis jeudi dernier, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier enchaînent les rendez-vous, pour raconter, encore et toujours, leurs 18 mois de captivité. _ Sur France Info ce matin, le journaliste de France 3 évoque pêle-mêle ses conditions de détention, la réaction de son geôlier quand il apprend la mort de Ben Laden, la polémique sur les risques que son équipe aurait pris lors du reportage au cours duquel il a été enlevé et annonce son souhait de rencontrer le chef de l'Etat... Une interview réalisée par Marc Fauvelle.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © France Info)

Un homme libre. Un esprit libre, aussi. Hervé Ghesquière, désormais ex-otage en Afghanistan, n'en finit plus de raconter ses 18 mois de détention. Il y a tellement de monde à remercier, dit-il... Invité de France Info, il a donc raconté, une nouvelle fois, sa captivité, sa liberté. Et désamorcé toute polémique.

Ce 30 décembre 2009 devait normalement être la dernière journée d'un reportage qui aura duré un mois. Après avoir passé tout ce temps aux côtés de l'armée française, l'équipe de France 3 veut faire des images de l'axe Vermont, une route au nord-est de Kaboul, que l'armée veut faire goudronner. Elle sort donc seule, après avoir minutieusement préparé sa journée.

Sauf que les talibans sont au courant de sa venue. L'équipe est arrêtée. Stéphane Taponier, Hervé Ghesquière, et Reza, leur traducteur.
_Au début, “ils nous considéraient comme des espions de l'armée française”. Alors que, précisément, le but n'était vraiment pas d'infiltrer le camp taliban.

A-t-il craint pour sa vie ? Jamais. “On ne casse pas la tirelire.” Hervé Ghesquière dit n'avoir été jamais attaché, jamais battu. Ce qui n'a pas empêché quelques tensions extrêmes avec l'un des geôliers, Dranak, avec qui il a failli en venir aux mains trois fois, et qui l'a menacé avec sa kalachnikov, deux fois.

Avec un autre geôlier, Zaed, Hervé Ghesquière raconte comment il lui a appris la mort de Ben Laden. Comment Zaed a, toute la journée, écouté les infos en boucle, avant de répéter, par deux fois : “j'ai le sentiment d'avoir perdu mon père”.

Il y a enfin la polémique sur l'imprudence dont les journalistes auraient fait part. Les propos de Claude Guéant, à l'époque secrétaire général de l'Elysée, Ghesquière ne les apprend que huit mois après. Et les trouve, forcément, injustes. “On a pris toutes les précautions possibles et imaginables”, martèle-t-il.

Pas question pour autant d'allumer une quelconque polémique avec le président de la République. S'il est là, aujourd'hui, c'est bien grâce aux négociateurs de l'ombre, pilotés à distance, par Nicolas Sarkozy. Il le lui dira, la semaine prochaine - une rencontre est prévue.

Enfin, comment sort-on d'une telle épreuve ? “J'espère plus fort, plus serein, plus mature”.

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