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M. Sarkozy et la protection sociale : les syndicats dénoncent "la volonté de punir les malades"

Après le discours du chef de l’État sur la "protection sociale" mardi à Bordeaux, plusieurs syndicats ont dénoncé la volonté du gouvernement de "punir les malades". Ils s'élèvent contre la modification envisagée des carences en cas d'arrêt maladie.
Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Panneau assurance-maladie (AFP)

Après le discours du chef de l'État sur la "protection sociale" mardi à Bordeaux, plusieurs syndicats ont dénoncé la volonté du gouvernement de "punir les malades". Ils s'élèvent contre la modification envisagée des carences en cas d'arrêt maladie.

CFDT, FO et Solidaires ont vivement réagi mardi à l'allocution de Nicolas Sarkozy sur la protection sociale. Il y stigmatisait la fraude aux prestations sociales comme "la plus terrible et la plus insidieuse des trahisons de l'esprit de 1945".

Ils dénoncent la volonté du chef de l'Etat de "punir les malades". Les syndicats reprochent au gouvernement de vouloir opposer fonctionnaires et salariés du privé.

  • La CFDT accuse le gouvernement d'avoir "choisi le populisme" et estime qu'il "instrumentalise la fraude et punit les malades" avec son projet de mettre à l'amende les salariés dont l'arrêt maladie serait jugé abusif. Pour Véronique Descacq, secrétaire nationale, "il faut punir la fraude". Mais "il est inacceptable de désigner les salariés en arrêt maladie comme responsables des déficits de la Sécurité sociale", et encore plus de "désigner tous les salariés comme des fraudeurs potentiels et d'envisager de les sanctionner tous au travers de la mise en place de jours de carence supplémentaires".
  • FO "dénonce fermement la suspicion à objectif politicien que fait peser le gouvernement sur les salariés en situation d'arrêt maladie". L'organisation de Jean-Claude Mailly souligne que les "malades ne s'auto-prescrivent pas leurs arrêts maladie" et ils ne devraient pas être tenus pour "responsables d'une durée d'arrêt qui paraîtrait injustifiée".
  • Solidaires accuse également le gouvernement de chercher "à opposer les salariés du public à ceux du privé" mais aussi "de s'attaquer aux salariés les plus fragilisés pour sauver son fichu 'triple A'", par des mesures "injustes qui sont une nouvelle atteinte aux droits sociaux". Le gouvernement "fait injure non seulement aux salariés qui souffrent chaque jour de pratiques managériales insupportables et de stress, liés aux conditions de travail souvent pénibles, mais aussi au corps médical". Le syndicat conclut en demandant aux autorités d'agir plutôt "contre la fraude fiscale".

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