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Loi Travail : retour annoncé du 49-3, sans "perdre du temps"

Après quatre mois d'une bataille sociale et politique qui a déjà contraint le gouvernement à engager sa responsabilité, le projet de loi Travail revient aujourd'hui à l'Assemblée nationale. Le recours, une nouvelle fois, à l'article 49-3 parait l'issue la plus probable.
Article rédigé par Yaël Goosz
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Quand on sonde Matignon, on entend dire que Manuel Valls "saura prendre ses responsabilités" © Sipa)

Les modifications apportées ces derniers jours au projet de loi Travail n'ont pas convaincu les syndicats contestataires qui appellent une nouvelle fois à manifester ce mardi.  Un texte qui revient aujourd'hui à l'Assemblée pour un débat qui pourrait tourner court si le gouvernement décidait de passer en force en utilisant une nouvelle fois l'arme du 49-3.

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Le gouvernement est pressé d’en finir 

Pour Manuel Valls c’est simple, "la question est résolue depuis le premier 49.3". Le déclenchement du deuxième est donc imminent. Il pourrait intervenir juste après la réunion du groupe PS ce midi à l’Assemblée. "Pas la peine de perdre du temps",  explique en petit comité le Premier ministre, lassé de "ce jeu plus ou moins glorieux, comme il dit, qui consiste à se renvoyer la patate chaude".

L’analyse du Premier ministre, c’est que "les syndicats dans une impasse", que FO est à la remorque de la CGT". Et de conclure : "Moi j’ai fait des ouvertures. L’accord est clair avec la CFDT. On ne prend pas le risque de le remettre en cause".  Point à la ligne.

Valls "rétrécit sa majorité"

 Pas question que la gauche fracturée se donne encore en spectacle. "Tout sera bouclé cette semaine , dit un ministre, car sur le pouvoir des branches, nous, on a bougé, pas les frondeurs. " Situation bloquée même si en coulisses, certains casques bleus tentent une ultime médiation, comme le député PS Olivier Faure, sur la majoration des heures sup. à 25%.  

"Si c'est ça, on peut trouver un accord et s'abstenir", explique un frondeur. "Impossible", répond un proche de François Hollande, "cet amendement contredit la philosophie de la réforme".  "28 fois le 49-3 sous Michel Rocard, ironise un cadre du PS, mais lui c'est parce que sa majorité était relative... aujourd'hui, c'est Manuel Valls qui rétrécit la sienne."

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