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Loi réprimant la négation du génocide arménien : "une faute" pour Bayrou

François Bayrou a qualifié mardi 24 janvier de "faute" l'adoption définitive par le parlement d'une proposition de loi pénalisant la négation du génocide arménien. Le candidat MoDem à l'Élysée a reproché à Nicolas Sarkozy d'avoir soutenu le texte.
Article rédigé par Francetv 2012
France Télévisions
Publié Mis à jour
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François Bayrou (PATRICK HERTZOG / AFP)

François Bayrou a qualifié mardi 24 janvier de "faute" l'adoption définitive par le parlement d'une proposition de loi pénalisant la négation du génocide arménien. Le candidat MoDem à l'Élysée a reproché à Nicolas Sarkozy d'avoir soutenu le texte.

Invité de RTL mardi, François Bayrou a estimé que l'adoption définitive la veille par le parlement de la proposition de loi pénalisant la négation des génocides est "une faute contre ce que doit être la loi dans la République française".

"Une erreur contre la loi et contre la France"

"Ce n'est pas à la loi d'écrire l'Histoire, encore moins l'Histoire d'autres pays, d'autant plus que nous avons déjà reconnu le génocide arménien". "Que Nicolas Sarkozy et François Hollande aient tous les deux soutenu, par leurs élus, cette loi, me paraît une faute et une erreur contre la loi et contre la France", a insisté l'ancien ministre de l'éducation et agrégé de lettres.

Le Sénat a ratifié par 127 voix contre 86 ce texte déjà adopté par l'Assemblée nationale le 22 décembre. 237 sénateurs seulement sur 347 ont pris part au vote.

Un texte qui a divisé tous les partis

La proposition a profondément divisé les sénateurs, tous partis confondus, même si une majorité a finalement été trouvée en faveur d'un texte défendu par le président de la République et bénéficiant du soutien des deux principaux groupes, UMP et PS.

La proposition prévoit un an de prison et 45 000 euros d'amende en cas de contestation ou de minimisation de façon outrancière d'un génocide reconnu par la loi française.

Deux génocides, celui des Juifs pendant la Seconde guerre mondiale et celui des Arméniens, sont reconnus, mais seule la négation du premier était jusque-là sanctionnée, en vertu de la loi Gayssot.

L'ancien ministre socialiste de la justice Robert Badinter a fait savoir qu'il jugeait la loi votée lundi par le Sénat anticonstitutionnelle.

Le ministre des affaires étrangères de Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, a répété que cette loi était inopportune. "Ce que je voudrais faire aujourd'hui, c'est appeler nos amis turcs au sang-froid", a déclaré le chef de la diplomatie française sur Canal+ mardi.

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