Loi immigration : "Je ne recevrai jamais de leçon de loyauté et d'engagement", réagit l'ex-ministre Clément Beaune

Clément Beaune admet qu'il a "quitté le gouvernement pour des raisons politiques" sans concéder clairement qu'il a été évincé de son poste de ministre à cause de sa prise de position sur le texte.
Article rédigé par franceinfo
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Clément Beaune, député de Paris et ancien ministre des Transports était l'invité du "8h30" de franceinfo, le vendredi 1er mars 2024. (Capture d'écran / RADIOFRANCE)

"Je ne recevrai jamais de leçon de loyauté et d'engagement", réagit vendredi 1er mars sur franceinfo Clément Beaune, député de Paris et ancien ministre des Transports. Il confie avoir été "blessé" par certains commentaires "souvent anonymes" dans la presse de "ministres ou de conseillers ministériels" critiquant sa position lors des débats sur la loi immigration.

Très remonté contre plusieurs dispositions du texte, l'ancien ministre, représentant de l'aile gauche de la macronie, avait lancé une boucle Telegram appelée "Valeurs" avec plusieurs ministres. Une invitation à dîner avait également été lancée. Finalement, seul le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, avait démissionné. La ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau avait présenté sa démission qui avait été refusée par l'exécutif.

Clément Beaune avait menacé d'en faire autant avant de se raviser. L'ancien ministre des Transport a été accusé de "trahison" par la gauche, notamment lors d'un déplacement au Conseil régional d'Île-de-France. "Je n'aime pas ce mot et je le récuse totalement. J'ai exprimé des choses. On m'a ensuite prêté des intentions, des propos de menaces, de chantage. Ce n'est pas mon registre et ça n'est pas ce que j'ai fait", se défend ce vendredi Clément Beaune.

"Ni cassure, ni rupture avec le président de la République"

L'ex-ministre, macroniste de la première heure, a également été critiqué au sein de la majorité présidentielle. Certains lui ont reproché un manque de loyauté. "J'ai exprimé des critiques ou des doutes dans les débats que nous avons eus au sein de la majorité" sur la loi immigration. "Je n'ai pas été le seul. Et beaucoup des dispositions qu'on a discuté ont été censurées par le Conseil constitutionnel. Donc, il y avait des raisons. Mais peu importe", déclare Clément Beaune. "Je ne suis pas naïf et je ne découvre pas la malveillance en politique", ajoute le député qui assure qu'il "ne regrette rien sur le fond" et qu'il continuera à exprimer "des convictions personnelles au sein de la majorité".

Sans concéder clairement qu'il a été évincé de son poste de ministre à cause de sa prise de position sur la loi immigration, Clément Beaune admet qu'il a "quitté le gouvernement pour des raisons politiques" puisque "la qualité de mon travail a été, je crois reconnu par tous". Un remaniement "est un choix politique", insiste-t-il. Clément Beaune assure qu'il "n'y a ni cassure, ni rupture, ni avec le projet initial, ni avec le président de la République". Le député de Paris est "fidèle à ce projet, fidèle au président" et aussi "fidèle" à ses électeurs qui connaissent ses "convictions sociales-démocrates, européennes".

Une coloration de gauche

L'ancien ministre ne considère pas qu'il y a une hypertrophie de la jambe droite dans l'exécutif. "Je suis à l’aise au sein de la majorité à partir du moment où on reste dans cet équilibre" gauche/droite. "Est-ce qu'il faut nourrir ces différentes sensibilités et celle qui est notamment la mienne, sociale-démocrate ? Oui. Est-ce qu'il faut toujours être dans un combat politique au bon sens du terme ? Propositions, idées, influences ? Oui", affirme-t-il. Clément Beaune veut continuer à "faire des propositions qui auront cette coloration" de gauche.

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