Lionel Jospin déclare : "si François Hollande gagne, je serai plus serein"
L'ancien premier ministre socialiste, Lionel Jospin, éliminé au premier tour de la présidentielle de 2002, se sentirait "plus serein" et "payé de ses peines" si François Hollande réussissait à accéder à l'Elysée. Extraits de l'interview.
L'ancien Premier ministre se confie dans un entretien, réalisé par Christophe Barbier et Elise Karlin, publié mercredi sur le site internet de l'Express.
"Si François Hollande gagne l'élection présidentielle, le pays pourra aborder l'avenir avec davantage de confiance, la gauche retrouvera un chemin perdu et, moi, je serai plus serein. Je me sentirais payé de mes peines", dit Lionel Jospin dans cet entretien, en évoquant sa défaite en 2002.
A propos de François Hollande :
"François Hollande est d'abord lui-même. Il a accompli sa mue et forge son destin (...) Comme chef du parti majoritaire, il a été étroitement associé à toutes les prises de décision pendant que je gouvernais. Il en sait plus aujourd'hui sur le fonctionnement de l'Etat que Nicolas Sarkozy en 2007, qui n'avait que des expériences sectorielles et n'a toujours pas acquis depuis la culture du service public. Dans la période que nous traversons, je préfère l'homme formé à la rigueur de la Cour des comptes à celui qui a pris les habitudes des avocats d'affaires".
Sur la renégociation du traité européen (Lionel Jospin avait voulu renégocier le pacte de stabilité à Amsterdam en juin 1997) :
Est-ce compliqué de renégocier un traité ?
"Oui, mais la situation est aujourd'hui différente: le sommet d'Amsterdam a eu lieu tout de suite après ma prise de fonction. En outre, nous étions en cohabitation, et le président Chirac avait limité ma marge de manoeuvre - je n'étais donc pas vraiment libre. François Hollande, lui, serait président. Enfin, l'évolution de la situation économique, budgétaire et politique de l'Union européenne dans les trois prochains mois comptera : je suis convaincu que la France ne sera pas la seule à vouloir engager l'Europe sur de nouvelles voies, porteuses d'équilibres sans doute mais épargnant aux peuples les ravages d'une austérité généralisée et d'une récession longue".
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