Les Verts divisés sur leur entrée au gouvernement Valls
Dans une déclaration commune, Cécile Duflot, ministre du Logement, et Pascal Canfin, son homologue au Développement, ont été parmi les premiers à réagir à la nomination de Manuel Valls comme Premier ministre ce lundi. "Nous n'entendons pas participer à ce nouveau gouvernement ", écrivent-ils, estimant que l'arrivée de l'ancien ministre de l'Intérieur à Matignon "n'est pas la réponse adéquate aux problèmes des Français ".
Cette sortie rend très hypothétique la présence d'Europe-Ecologie-les-Verts (EELV) au sein du nouveau gouvernement de Manuel Valls. Le parti écologiste a en effet fait part depuis plusieurs jours de son opposition au choix de l'ancien maire d'Evry. Cécile Duflot s'était d'ailleurs plusieurs fois opposé à lui depuis deux ans, notamment sur les Roms en septembre 2013.
Des "individualités vertes" dans le gouvernement Valls ?
Silencieux en début de soirée, le parti dirigé par Emmanuelle Cosse, une proche de Cécile Duflot, a finalement réagi vers minuit. Europe Ecologie-Les Verts (EELV) "attend
une clarification " de Manuel Valls "sur l'orientation du nouveau gouvernement "
avant de décider de lui apporter ou non son soutien, a déclaré Emmanuelle Cosse, dans un communiqué.
Elle souligne aussi que la décision des deux ministre écologistes, Cécile
Duflot et Pascal Canfin, de ne pas participer au futur gouvernement relève de
la "cohérence politique ", et estime que l'allocution télévisée du président
François Hollande et les "orientations présentées " montrent "qu'il n'a pas
entendu le message des électeurs " lors des municipales.
Le message semble clair et le mot d'ordre donné aux membres du parti écologiste. Mais selon des sources parlementaires, "des individualités vertes " pourraient toutefois participer à ce gouvernement, quitte à subir les foudres de leur parti qui réunit samedi son conseil fédéral.
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"Je souhaite bien du courage aux écolos qui seraient tentés d'être dans un gouvernement Valls ", a tweeté le député EELV Sergio Coronado. Les écologistes entrant dans un gouvernement Valls "n'auront pas le soutien du parti ", affirmait de son côté, lundi après-midi, un cadre du parti.
Même prise de position du côté de Christophe Najdovski, tête de liste EELV pour les municipales à Paris, qui ne conçoit pas une participation de son parti à ce gouvernement, estimant que le choix de "Manuel Valls ne correspond pas au changement de cap écologiste dont la France à besoin ".
François Rebsamen, président du groupe socialiste au Sénat et proche de François Hollande, a tenté de dédramatiser: "Ce n'est pas parce que Cécile Duflot quitterait le gouvernement que les écologistes ne seraient pas au gouvernement ".
Car une rupture entre écologistes et PS compliquerait la situation des socialistes à l'Assemblée nationale. En effet, le retour de Cécile Duflot dans l'hémicycle, au détriment de la députée PS Danièle Hoffman-Rispal qui est sa suppléante, ne donnerait plus au Parti socialiste que 290 sièges (en comptant les apparentés), soit une petite voix seulement au-dessus de la majorité absolue de 289 sièges.
Le "non" des Verts au pacte de responsabilité
"Je dis stop au pacte de responsabilité. En l'état, il est invotable et il ne sera pas voté par la majorité. Ou alors, il faudra aller chercher des voix au centre et à droite, et j'ai l'impression que le président de la République n'en trouvera pas beaucoup ", a ainsi prévenu lundi Jean-Vincent Placé.
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Le pacte de responsabilité "n'est pas votable en l'état ", avait renchéri François de Rugy, poursuivant : "Moi j'ai envie plutôt de parler de pacte de relance ". Reste à savoir si le nouveau pacte de solidarité, annoncé par François Hollande ce lundi soir, saura convaincre les 18 membres du groupe écologiste de l'Assemblée. Ce mardi matin, sur France Inter, Pascal Canfin a indiqué que EELV ne participerait pas au nouveau gouvernement de Manuel Valls. "Nous avons choisi de privilégier les idées aux dorures de des ministères" explique-t-il. Le conseil fédéral du parti écologiste devrait entériner cette décision samedi.
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