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Les sombres perspectives de l'OCDE sur la croissance s'invitent dans la campagne

Loin du 1% de croissance attendu par le gouvernement en 2012, l'OCDE n'envisage qu'une progression de 0,3%. Résultat, la gauche fustige l'"impasse économique" de Nicolas Sarkozy et le gouvernement affirme qu'il n'y aura pas de 3e plan d'austérité.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Présentation des prévisions de l'OCDE (28 novembre 2011) (ERIC PIERMONT / AFP)

Loin du 1% de croissance attendu par le gouvernement en 2012, l'OCDE n'envisage qu'une progression de 0,3%. Résultat, la gauche fustige l'"impasse économique" de Nicolas Sarkozy et le gouvernement affirme qu'il n'y aura pas de 3e plan d'austérité.

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prévoit pour la France une croissance de 0,3% en 2012. Il y a six mois, elle tablait encore sur 2,1% mais l'aggravation de la crise de la zone euro est passée par là. L'organisation internationale évoque même une période de récession sur la fin 2011 et le début 2012. Un chiffre qui tombe le même jour que celui traduisant une hausse du chômage.

Si ce chiffre de 0,3% se confirmait, cela rendrait difficile la réalisation du budget 2012, calculé sur une croissance de 1%. C'est pourquoi l'OCDE exige "de nouvelles mesures de consolidation budgétaire".

L'OCDE a chiffré le nouvel effort réclamé à Paris à 0,4% du PIB, soit près de 8 milliards d'euros à dégager en complément des deux plans de rigueur de 12 et 7 milliards annoncés depuis fin août par le gouvernement. Il en va, selon elle, de la "crédibilité" des engagements français.

Pas de 3e plan d'austérité, assure Baroin

"Nous ne travaillons pas sur un troisième plan, nous ne sommes pas dans cette logique", a aussitôt réaffirmé le ministre de l'Economie François Baroin. Le gouvernement argue d'une réserve budgétaire de 6 milliards d'euros qui permettrait de contenir les déficits dans les limites voulues, même avec une croissance inférieure à 1%. Lors d'une précédente déclaration, le 16 novembre dernier, M.Baroin avait affirmé qu'avec cette somme de 6 milliards "même à 0,5% de croissance, nous pourrions faire face". Or, l'OCDE parle de 0,3%.

"Qui peut dire aujourd'hui si elle sera de 1% ou plus haut ou plus bas?", a interrogé François Baroin. Selon lui, les perspectives économiques dépendront "de la stabilité de la zone euro".

La gauche dénonce la gestion économique de Nicolas Sarkozy

Le chiffre présenté par l'OCDE a provoqué une vive réaction du porte-parole du PS qui a affirmé lundi matin: "cette prévision montre l'impasse économique dans laquelle Nicolas Sarkozy a mené la France". M.Hamon a dénoncé l'"échec cuisant de la droite à cause des politiques d'austérité".

Le président de la commission des Finances de l'Assemblée, le socialiste Jérôme Cahuzac, a lui accusé le gouvernement de fragiliser la crédibilité de la France en retenant un taux de croissance de 1% pour 2012.

"Une nouvelle fois, la crédibilité de la parole de la France est mise en cause par l'attitude du gouvernement parce que celui-ci n'a pas le courage de prendre la mesure de la crise que nous traversons", a déclaré le président de la commission des Finances de l'Assemblée. Pour Jérôme Cahuzac , les deux derniers plans d'austérité "alourdissent les impôts de 15 milliards d'euros, l'essentiel de cet effort étant demandé aux classes moyennes".

"Il faut rompre avec cette logique et donc revenir sur les avantages acquis par les plus fortunés depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, notamment dans le cadre du 'paquet fiscal' et de la diminution de l'ISF votée ce printemps", conclut le président de la commission des Finances de l'Assemblée.

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