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Primaire à droite : "Chacun a joué sa partition" mais il y a eu "un débat de fond"

"C'est un jeu de rôle qui est très anticipé. Chacun a joué sa partition", analyse sur franceinfo le politologue Olivier Rouquan au sujet du premier débat télévisé entre les sept candidats à la primaire à droite. "Tout ceci laisse, sans doute, l'opinion publique et le gouvernement assez circonspects," conclut-il.

Article rédigé par franceinfo
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Premier débat télévisé entre les sept candidats à la primaire à droite le 13 octobre 2016 (MARTIN BUREAU / POOL)

Le premier débat télévisé entre les sept candidats à la primaire à droite s'est déroulé calmement jeudi 13 octobre, avec un déroulement de programmes assez proches. "Chacun a joué sa partition", analyse vendredi sur franceinfo Olivier Rouquan, enseignant-chercheur en sciences politiques et chercheur-associé au Cersa. Le politologue estime qu'un tel exercice "alimente la primaire, au sens du débat sur les idées" et permet "un débat de fond".

franceinfo : Qu'est-ce que vous retenez de ce débat ?

Olivier Rouquan : Je retiens que c'est un jeu de rôle qui est très anticipé. Chacun a joué sa partition. De ce point de vue, les primaires ne surprennent pas alors que c'est inédit, ce qui pourrait finalement correspondre à un début d'institutionnalisation. Mais ce qui pourrait aussi limiter l'intérêt de ces débats.

Ce premier débat a été plutôt technique, est-ce qu'il aura des conséquences sur la primaire ?

Cela alimente la primaire, au sens du débat sur les idées. On est focalisé sur les personnes, sur les caractères, alors que là, il y a eu des échanges d'idées. C'est un avantage, il y a eu un débat de fond.

Une révélation, une déception dans ce débat ?

François Fillon performe sur le plan de la solidité de ses arguments et de ses propositions. La déception, c'est un bien grand mot, c'est qu'on a senti quelques grands candidats majeurs un peu en dessous de leurs performances habituelles, ils avaient du mal à entrer dans le débat. L'un, peut-être, parce que l'on se demandait s'il était vraiment dans l'exercice, l'autre parce qu'il était très tendu.

Le seul moment un peu plus tendu a été le passage sur les affaires judiciaires. Quel intérêt de l'aborder ?

Les candidats n'ont pas intérêt à débattre à l'envi de ce genre de thème, c'est le début de la pré-campagne donc c'est une question qui reviendra dans le débat, comme à chaque fois depuis 1988. Cet abcès n'est toujours pas crevé dans la vie politique, il revient, et il contribue largement à la défiance lourde des citoyens vis-à-vis des politiques.

On a eu l'impression d'un discours commun, entre les sept candidats. Quel est l'intérêt de ce débat ?

Le discours qui semble commun aux sept candidats, c'est la limite de cet exercice des primaires au sein d'un même camp, les propositions sont très proches. On va se distinguer sur des éléments presque techniques et secondaires. Est-ce que les primaires sont nécessaires, alors que les candidats partagent à peu près les mêmes idées ? Tout ceci laisse, sans doute, l'opinion publique et le gouvernement assez circonspects.

Olivier Rouquan, enseignant-chercheur en sciences politiques : "on a senti que quelques grands candidats majeurs étaient un peu en dessous de leurs performances habituelles"

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