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Nicolas Sarkozy appelle à "refonder l'Europe" avec un nouveau traité

Le président du parti Les Républicains souhaite la création d'un "Schengen 2" et estime que "le débat sur le Brexit est une opportunité pour refonder l’Europe".

Article rédigé par franceinfo
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Nicolas Sarkozy lors d'un déplacement à Jonage (Rhône), le 12 mai 2016. (JEFF PACHOUD / AFP)

Crise des migrants, Brexit, refondation de l'Europe... Dans un entretien au Monde, mardi 17 mai, le président du parti Les Républicains, Nicolas Sarkozy, dévoile sa politique européenne, à la veille d'une matinée de travail de son parti sur l'Europe. 

Francetv info revient sur les trois phrases à retenir de cet entretien, dans lequel il appelle notamment à "refonder l'Europe".

"La France a-t-elle disparu de la carte diplomatique ? Quelle humiliation !"

Sans surprise, François Hollande est la première cible de Nicolas Sarkozy. Interrogé sur la politique allemande en matière de réfugiés, il embraye sur "l'absence complète de leadership" en Europe. "Ce qui m'a choqué, c’est de voir madame Merkel négociant seule avec le gouvernement turc. Où était Hollande ?" attaque-t-il, avant de citer la visite de Barack Obama en Allemagne et au Royaume-Uni. "La France a-t-elle disparu de la carte diplomatique ? Quelle humiliation ! C’est moins le leadership de Merkel que l’effacement de Hollande que je déplore", conclut-il.

"Le Brexit est une opportunité pour refonder l'Europe"

Sur le dossier de l'éventuelle sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (le Brexit), Nicolas Sarkozy rappelle son opposition. "Le pire serait le 'Brexit' et l'adhésion de la Turquie : on aurait fait le grand chelem de l'erreur !" estime-t-il. Il voit cependant dans le référendum organisé outre-Manche "une opportunité pour refonder l’Europe". "Sur nombre de leurs critiques, les Britanniques ont raison", juge-t-il. Pour l'ancien chef de l'Etat, la refondation du projet européen "passera par un traité dont la France doit être à l'initiative, dès l'été 2017". 

"Je propose que soit créé un euro-Schengen, c’est-à-dire un gouvernement de Schengen composé des ministres de l’Intérieur des pays membres, avec un président stable, qui aurait autorité sur Frontex", l'agence chargée de la surveillance des frontières de l'UE, précise Nicolas Sarkozy. Il suggère par ailleurs que "toute nouvelle personne entrant dans l’Union européenne ne [puisse] pas toucher une allocation sociale avant un délai de cinq ans".

"Penser que la Turquie peut durablement gérer et résoudre [la question des migrants] est une erreur"

Dans cet entretien, Nicolas Sarkozy martèle son opposition à l'accord entre l'Union européenne et la Turquie sur la gestion des migrants. "Penser que la Turquie peut durablement gérer et résoudre ces problèmes est une erreur, estime-t-il. L'Europe peut-elle faire confiance à un pouvoir turc qui évolue de plus en plus vers un régime autoritaire ? Je le conteste."

Dans son viseur, les contreparties accordées à la Turquie en échange de sa gestion des migrants. "Ce n'est pas le fait d'avoir des 'hot spots' [des centres d'accueil] en Turquie que je conteste dans l'accord avec ce pays, c'est la suppression des visas, irresponsable dans le climat sécuritaire actuel, et la relance des négociations d'adhésion, incompréhensible, compte tenu de l'évolution du pouvoir turc sur les libertés publiques", insiste le président des Républicains.

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