Les religions de France hostiles au débat sur la laïcité : réactions
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Pour le secrétaire général du parti présidentiel, Jean-François Copé, le signal d'alarme envoyé par des représentants des principales religions sur le débat de l'UMP sur la laïcité se résume à une question : est-ce qu'un parti politique est légitime pour l'organiser. Sa réponse est oui : “nous considérons qu'un grand parti qui débat du pacte républicain, et que dans la République, l'un des éléments constitutifs, c'est la laïcité, peut avoir quelques raisons d'organiser un débat là-dessus, à condition qu'il y ait à la clé des propositions concrètes et constructives”.
Mais pour lui, “il n'y a pas d'opposition de principe” de la Conférence des responsables de cultes en France, qui signe la tribune, à un débat sur la laïcité.
Le texte s'interroge bel et bien sur l'opportunité d'un débat sur la question, et pas seulement sur le rôle d'un parti politique (lire la tribune). Ses signataires s'y expriment en termes feutrés et diplomatiques, se revendiquant “sans aucun esprit polémique ou partisan”. Mais ils ne semblent pas tout à fait sur la ligne où le maire de Meaux, ville de Bossuet, les voit.
A leur manière, ils répondent non à la question qu'ils posent, en l'occurrence : “faut-il dans le contexte actuel un débat sur la laïcité ?” Ils rappellent la multiplicité des travaux réalisés sur la sujet, et, entre autres, ceux d'une commission dirigée par un universitaire, remis au ministère de l'Intérieur en 2006. Traduction : ce débat est inutile. Mais Jean-François Copé préfère ne pas trop revenir sur cet aspect de l'argumentation des religieux.
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Ce matin, lors du bureau politique de l'UMP, Fabienne Keller a proposé de laisser tomber le débat et de "changer de méthode" .
L'ancienne maire de Strasbourg est déléguée générale adjointe de l'UMP en charge du débat sur la laïcité.
Fabienne Keller propose de privilégier les discussions entre penseurs, chercheurs, enseignants, mais d'abandonner tout ce qui peut rapprocher le débat sur la laïcité, du débat sur l'identité nationale qui s'était aussi terminé en queue de poisson pour l'UMP. -
Le président de l'Assemblée Nationale, Bernard Accoyer, souligne qu'à son avis, "la laïcité n'est pas le premier sujet qui préoccupe nos compatriotes."
- Quant à Dominique de Villepin, il a redit aujourd'hui ses réserves sur ce débat : "ce n'est ni le bon moment, ni la bonne méthode", estime l'ancien Premier ministre, invité de l'émission "Questions d'info", sur LCP avec France Info et l'AFP.
Si les représentants des grandes religions dénoncent l'organisation de ce débat, avec quelles personnalités l'UMP envisage-t-elle de discuter autour des notions de laïcité et de "vivre ensemble" ? La question est posée...
Grégoire Lecalot
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