Les radicaux sont-ils rassurés par le discours de Nicolas Sarkozy à Villepinte ?
Samedi 10 mars, le parti radical de Jean-Louis Borloo a conditionné son soutien à Nicolas Sarkozy notamment par rapport à la tonalité du discours de Villepinte. Qu'en est-il au lendemain de l'intervention du président de la République ?
Comme annoncé, Jean-Louis Borloo n'était pas à Villepinte au discours de Nicolas Sarkozy. Mais des membres du parti radical eux étaient bien présents et cette présence a donné lieu à un quiproquo.
Malentendu
Comme le raconte l'Express.fr, Laurent Hénart et André Rossinot sur le coup de midi ont été appelés à la tribune. Problème, ils n'étaient pas encore à Villepinte. Métaphore d'un rendez-vous manqué qui pourrait-être celui entre Jean-Louis Borloo et Nicolas Sarkozy.
Lors du congrès agité du parti radical samedi, son président a tenté de maintenir l'unité de son parti en faisant voter une motion de soutien conditionné au président de la République. Il a notamment expliqué qu'il attendait le discours de Villepinte pour voir si celui-çi était "rassurant ou inquiétant", avant de se prononcer définitivement sur son soutien au candidat de l'UMP.
Quel est le jugement aujourd'hui ?
Réactions du parti radical
Dans un communiqué, M. Borloo considère "que Nicolas Sarkozy a abordé des sujets d'importance pour les Radicaux et les Humanistes" .
"Il a mis au cœur de son intervention l'évolution vers une Europe plus politique, plus solidaire et plus orientée vers la protection des peuples et de notre économie. En outre, le candidat a rappelé l'importance de la rénovation urbaine des banlieues(..) Les Radicaux continuent à appeler de leurs vœux ce type de réponses pour la construction d'une France forte et juste", poursuit le communiqué.
Voici la position officielle, prudente mais bienveillante. Toutefois en coulisses, la tonalité serait différente. Quelques uns estiment que Nicolas Sarkozy n' a pas vraiment donné un signe fort à destination du parti radical. D'autres, comme Rama Yade sont plutôt satisfaits.
"Moi à titre personnel ça me va, j'ai voté non au TCE en 2005", plaisante Mme Yade. "Rien ne m'a fait sursauter. On aurait bien voulu que ce soit comme cela depuis le début. Maintenant, on attend la suite. Il faut que cela continue sur ce rythme là. Et pas à une seule occasion", explique-t-elle à FTV 2012.
Libre ou engagé ?
M. Sarkozy a évoqué la rénovation urbaine et le chantier de la banlieue, questions chères à l'ancien ministre créateur de l'ANRU (agence nationale de la rénovation urbaine).
L'Elysée envisage l'idée d'un déplacement commun éventuel en banlieue entre MM. Sarkozy et Borloo. Cette hypothèse n'est pas confirmée par le parti radical. Le candidat-président semble plus interessé par le soutien personnel de M.Borloo que par celui du parti radical dans son entier.
Mais, l'ancien maire de Valenciennes est-il toujours maître de son choix ? Samedi, la base militante s'opposa à un soutien total à Nicolas Sarkozy voulue par la majorité des dirigeants.
"Jean-Louis Borloo doit regagner la confiance des militants. Après son retrait de la présidentielle, l'affaire Véolia a mis le doute. Certains craignent qu'il ne la joue perso", expliquait samedi une jeune radicale. "Moi je fais confiance à Jean-Louis", assurait un autre de ses camarades.
Dans son dernier livre, M. Borloo se définissait comme libre et engagé. Il va devoir trouver un équilibre entre la liberté d'un électron politique et l'engagement d'un président de parti qui s'exprime au nom de milliers d'adhérents.
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