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Les pro-Fillon lancent une salve d'attaques contre Copé

La guerre de tranchées continue à l'UMP. Après Valérie Pécresse et Roselyne Bachelot, Laurent Wauquiez et Nathalie Kosciusko-Morizet sonnent la charge contre l'actuel secrétaire général.

Article rédigé par Ilan Caro
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Nathalie Kosciusko-Morizet et Valérie Pécresse, le 18 janvier 2010 à Paris. (CHARLES PLATIAU / REUTERS)

A chaque jour son lot de déclarations et de petites phrases. A l'UMP, la guerre de tranchées entre Jean-François Copé et François Fillon se poursuit, même si son épilogue n'interviendra qu'à l'automne. Dernière prise de position en date, celle de Laurent Wauquiez, qui explique, jeudi 28 juin dans les colonnes du Figaro, pourquoi il soutient François Fillon. L'annonce du député de la Haute-Loire, qui avait un temps fait mine de vouloir lui aussi se lancer dans la course, n'est pas une surprise. Mais cette officialisation en bonne et due forme ne doit rien au hasard.

Doucement, l'ancien Premier ministre avance ses pions. Au lendemain des élections législatives, la candidature de Xavier Bertrand pour la présidence du groupe UMP à l'Assemblée nationale avait été interprétée comme un première offensive contre Jean-François Copé. Mais François Fillon avait préféré ne pas trop se mouiller pour l'ancien ministre du Travail, largement battu par le candidat pro-Copé, Christian Jacob.

NKM demande des explications

La semaine dernière, François Fillon avait reçu le soutien d'un autre poids lourd de l'ancien gouvernement. Valérie Pécresse avait surpris les observateurs en se déclarant en faveur du nouveau député de Paris, au détriment du député-maire de Meaux (Seine-et-Marne), dont elle était pourtant une amie. Une trahison difficile à avaler pour Copé. Il n'y a "pas de mot pour qualifier" son ralliement à François Fillon, a-t-il confié au Figaro.

En parallèle, le secrétaire général de l'UMP est la cible de plusieurs figures modérées du parti. Depuis la sortie de son livre, A feu et à sang, Roselyne Bachelot réclame un droit d'inventaire du quinquennat de Nicolas Sarkozy et de la ligne de l'UMP.

C'est désormais Nathalie Koscisusko-Morizet, dont les relations avec Jean-François Copé sont notoirement mauvaises, qui met les pieds dans le plat. Le 24 juin, elle avait déjà vertement critiqué la stratégie suivie par le très droitier conseiller élyséen Patrick Buisson durant la campagne présidentielle, l'accusant d'avoir "voulu faire gagner Charles Maurras" [théoricien de l'extrême droite et soutien du régime de Vichy durant la seconde guerre mondiale] plutôt que Nicolas Sarkozy. La députée-maire de Longjumeau (Essonne) a enfoncé le clou, mercredi 27 juin : "Patrick Buisson est, je crois, conseiller de l'UMP. Je voudrais entendre Jean-François Copé sur le sujet (...) On a besoin de savoir si la ligne Copé, c'est la ligne Buisson."

Fillon officiellement candidat la semaine prochaine ?

Le reproche n'a pas vraiment plu à l'intéressé, qui a vu des "procès d'intention" dans les propos de l'ex-porte-parole de campagne de Nicolas Sarkozy : "Il y a une ligne politique adoptée à l'écrasante majorité, ce n'est pas la ligne de tel ou tel." Et Jean-François Copé d'ajouter que les contrats de conseil passés par l'UMP avec la société de Patrick Buisson remontent à 2009. Une époque où les dirigeants n'étaient autres que Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez et NKM. Trois fillonistes.

Selon Le Point, d'autres ralliements en provenance de plusieurs tendances devraient intervenir d'ici à la fin de la semaine en faveur de François Fillon. Notamment celui de l'ancien président du Sénat, Gérard Larcher, élu des Yvelines comme Valérie Pécresse. A l'UMP, on cherche maintenant à savoir quand l'ancien locataire de Matignon se déclarera officiellement. A en croire Le Figaro, l'annonce pourrait intervenir dès la semaine prochaine.

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