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Les petites questions d'une grande élection

Jusqu'à quand Nicolas Sarkozy bénéficie-t-il de l'immunité présidentielle ? Quel sera le statut de Valérie Trierweiler, compagne et non épouse du président élu ? FTVi vous répond.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La préparation de la passation de pouvoirs entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy dans la cour de l'Elysée, à Paris, le 16 mai 2007. (PATRICK KOVARIK / AFP)

Jusqu'à quand Nicolas Sarkozy bénéficie-t-il de l'immunité présidentielle ? Quel sera le statut de Valérie Trierweiler, compagne et non épouse du président élu ? Combien gagnera François Hollande ? Au lendemain de la victoire du candidat socialiste, FTVi vous répond. 

• Quelle garde rapprochée pour le président élu ? 

La question de la protection rapprochée de François Hollande devra être réglée dans les tout prochains jours, avant son investiture le 15 mai. Policiers, gendarmes ou équipes mixtes policiers-gendarmes : la composition des détachements chargés de la sécurité rapprochée des présidents de la République a été en perpétuelle évolution.

La protection de Nicolas Sarkozy est assurée exclusivement, depuis le 16 mai 2007, par une centaine de policiers du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR) intégré depuis décembre 2008 au Service de protection des hautes personnalités (SPHP). François Hollande a bénéficié, tout comme les autres candidats à l'élection qui le désiraient, d'une protection rapprochée. Actuellement, une dizaine de policiers du SPHP protègent en permanence le président élu.

Avec Nicolas Sarkozy, la protection présidentielle a connu un seul incident public notable : en juin 2011, lorsque le président avait été saisi par le col de sa veste par un inconnu.

• Quel protocole autour de la compagne du président élu ? 

Le fait que Valérie Trierweiler soit la compagne et non l'épouse du président ne devrait pas être un obstacle aux visites à l'étranger ou aux réceptions officielles en France, même si de rares exceptions peuvent exister, selon des sources diplomatiques. Outre le Vatican, où elle ne pourra sans doute pas être reçue hors mariage, la question protocolaire concernant la Première dame pourrait se poser dans des pays très religieux et attachés aux principes comme l'Arabie saoudite, l'Indonésie, voire l'Inde, mais sans certitude qu'elle se transforme en véritable enjeu.

"Le protocole s'adapte de manière pragmatique et on est au XXIe siècle", souligne sous couvert d'anonymat un spécialiste du sujet au ministère des Affaires étrangères. "En France, quand nous recevons pour des visites d'Etat ou officielles, c'est nous qui fixons les règles." A l'étranger, les services protocolaires s'adaptent à ce que la France demande, renchérit une autre source : "Si on leur dit 'traitez cette personne comme l'épouse du président', ils s'y plient." Pour ces experts, le protocole repose surtout sur des règles non écrites.

• Combien le président élu va-t-il gagner ?

Nicolas Sarkozy gagne actuellement 19 500 euros net par mois. Le président sortant avait augmenté son salaire de 172% au début de son mandat en 2007, suscitant railleries et sarcasmes sur son côté "bling-bling". François Hollande a promis de baisser ce salaire de 30% et gagnerait alors environ 13 650 euros s'il tient parole, comme le note 20 Minutes.fr.

A titre de comparaison, le président élu gagnerait moins que la chancelière allemande, Angela Merkel (environ 16 000 euros), mais beaucoup plus que Mario Monti, le président du Conseil italien, qui a renoncé à son salaire après l'adoption d'un plan de rigueur drastique en décembre 2011.

• Quel statut pour le président sortant ?

Le 6 juin 2012, Nicolas Sarkozy redeviendra un justiciable comme les autres. L'article 67 de la Constitution, qui définit le statut pénal du chef de l'Etat, cesse de le couvrir un mois après la cessation de ses fonctions, précise L'Express.fr. Le président sortant pourrait alors être inquiété par les juges dans trois affaires distinctes : le dossier Bettencourt, un éventuel financement de sa campagne de 2007 par le colonel Kadhafi, et l'affaire Karachi, qui concerne un ­financement illégal présumé de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995.

Par ailleurs, un ancien président de la République est membre de droit et à vie du Conseil constitutionnel. "Les membres du Conseil constitutionnel bénéficient d’une certaine indépendance financière. Ils reçoivent une indemnité égale aux traitements les plus élevés de la fonction publique", précise le site Vie publique. Mais le chef de l'Etat ne bénéficie pas d'un statut d'ancien président en tant que tel et n'a pas de "retraite de président".

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