Les parlementaires de gauche quittent la commission Copé
"Les dés sont pipés". C’est le constat désabusé dressé par le député PS Michel Françaix. Avec ses cinq autres collègues parlementaires de gauche, il a décidé de claquer la porte de la commission Copé. "La commission pourra faire les plus belles recommandations du monde, mais les arbitrages sont déjà rendus", ajoute-t-il.
La goutte d’eau aura été versée par Nicolas Sarkozy en personne. Fin mai dans une interview radio, il biffait la possibilité d’une augmentation de la redevance pour financer la télévision publique après la disparition annoncée de la publicité. C’était l’un des trois scénarios retenus à mi-parcours par la commission Copé. Nicolas Sarkozy "répond lui-même aux questions qu’il nous pose", grogne le socialiste Patrick Bloche. Pour certains professionnels, une augmentation de la redevance constitue la seule source de financement pérenne pour la télévision publique.
La déclaration ce matin sur France Info de Jean-François Copé en faveur d’une redevance indexée sur l’inflation n’a pas convaincu les parlementaires de gauche de rester dans la commission. Ils estiment que la commission n’est qu’un leurre pour "soutenir TF1". Car vendredi dernier, Jean-François Copé s’est déclaré favorable à une seconde coupure de publicité autorisée dans les films pour les chaînes privées.
_ Un "cadeau" qui doit être inscrit dans un prochain projet de loi. "Le président de la République détricote le service public, tandis que le service privé tricote le sien avec la laine que lui fournit Sarkozy", a dénoncé pour sa part l'ancien ministre communiste Jack Ralite, à sa sortie de la commission.
Jean-François Copé a affirmé regretter profondément le départ des six parlementaires. La commission doit rendre son rapport définitif le 25 juin.
Grégoire Lecalot
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